C’est le « coup de comm' » ou le coup de bluff de l’année (et probablement un peu des deux) : Elon Musk avait promis de carboniser les vendeurs à découvert (« short sellers ») sur Tesla et c’est ce qu’il a réussi à faire en grande partie mardi en confirmant qu’il envisageait le retrait de son titre de la cote, en rachetant les positions des minoritaires à un cours de 420$/action, soit un montant titanesque de 71Mds$ (au cours de mardi soir, la « capi » de Tesla atteignait près de 64Mds$).
Le carnage infligé aux vendeurs à découvert repose en fait sur une affirmation : Elon Musk prétend avoir sécurisé la somme permettant de racheter les titres en circulation.
Cela suppose que les banquiers le suivent et considèrent que Tesla vaut bien 71 Mds$ (soit plus que General Motors, qui produit 100 fois plus de véhicules).
Elon Musk abat ses cartes
Mais ont-ils la possibilité de le démentir ? Et les actionnaires ont-ils intérêt à s’y opposer ?
Laisser planer le moindre doute sur la « valo » prétendue par Elon Musk, c’est s’exposer à perdre une grande partie de leur mise (Tesla a en effet levé 56Mds$ auprès de ses bailleurs de fonds, pas seulement sous forme d’emprunts d’ailleurs, mais peu importe, qu’il s’agisse d’emprunts ou d’augmentations de capital, c’est de l’argent « à risque »).
Nous assistons bien au plus grand coup de bluff de l’histoire de l’industrie automobile. Une certitude : que ce soient les « short sellers » ou les alliés (un peu contraints) d’Elon Musk, des dizaines de milliards de dollars seront de toute façon perdus sur ce dossier, dès 2018.
Tesla met le turbo alors que Wall Street enclenche la marche arrière