Inclassable Eramet (FR0000131757-ERA), dont le titre, après avoir reculé de 5,3% vendredi, a gagné 5,71% lundi et engrange encore 4,35% ce mardi vers 15h30, soit la plus deuxième plus forte progression du SBF120. Le spécialiste des métaux est sans conteste l’une des valeurs les plus volatiles de la cote…
Le secteur est il vrai particulièrement exposé à la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, plus gros consommateur de métaux de base au monde (et qui, dans un registre analogue, détient plus de 95% des terres rares de la planète, ce qui, comme je le soutiens depuis de longues semaines, pourrait se révéler un formidable moyen de pression sur l’Oncle Sam).
Or, les investisseurs s’attendent à ce que la consommation desdits métaux diminue à l’échelle planétaire, en particulier celles du nickel et du manganèse, dont les prix se montrent particulièrement volatils eux aussi. Les craintes quant à un ralentissement de la croissance en Chine se sont en outre renforcées, à la suite notamment de la publication début août d’un indice PMI du secteur manufacturier légèrement décevant (il est ressorti à 51,2 au titre du mois clos, soit un recul de 0,3 point en données séquentielles, alors que le marché visait 51,3). La vigueur du billet vert « joue » elle aussi contre Eramet puisqu’elle accroît le coût des importations des matières premières, libellées en dollar.
Un contexte macroéconomique défavorable
Bref, le contexte macroéconomique n’est pas favorable à notre spécialiste des métaux, qui avait déjà été très secoué le 25 juillet dernier (-18% !) à la suite d’une publication semestrielle globalement décevante, avec une quasi-stabilité du chiffre d’affaires et une augmentation du résultat opérationnel courant (ROC) moins élevée que prévu.
« Déplorant une visibilité toujours « limitée », la direction a également fait état d’un climat de tensions et d’incertitudes dans les relations commerciales qui tend à accroître la volatilité des marchés des matières premières », avais-je par ailleurs indiqué, tout en précisant que « l’augmentation du prix du baril de Brent a également eu un impact sur la performance du groupe ».
Un mois plus tard, la force du billet vert lui pose donc elle aussi problème, tandis que les tensions commerciales perdurent, même si une éventuelle rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping en novembre prochain pourrait apaiser l’ambiance générale.
Nous n’en sommes toutefois pas encore là et, dans l’immédiat, l’hypervolatilité du titre et sa forte dépendance aux aléas macroéconomiques ne plaident (toujours) pas, selon moi, pour un retour sur le dossier.
Ce en dépit de ratios plutôt attractifs (PER de 9, VE/Ebit de 3), mais que je ne crois pas significatifs dans ce cas précis.