Alors que je démarre (en retard) cet article, le Nikkei a finalement clôturé sur un gain de 7,7%. Du coup, ce matin, les indices européens sont euphoriques avec une nouvelle ouverture en gap qui nous donne des graphiques dignes des plus beaux gruyères !
Par sa décision de baisser les taxes sur les sociétés, le Premier ministre japonais a provoqué un rally non égalé depuis 2008 pour le Nikkei. Mais bien évidemment, il n’y a pas que ça derrière l’appétit pour le risque …
Une hausse pour de mauvaises raisons…
Et nous replongeons dans un système que nous connaissons bien.
La hausse des indices n’est motivée que par des chiffres chinois… des mauvais chiffres.
Hier, la balance commerciale a été publiée avec un excédent de plus de 60 milliards …
Sauf que cet excédent n’est pas dû à une bonne tenue des exportations (qui chutent de 5,5%) mais à une baisse de plus de 13% de ses importations.
Dans ces conditions, la dynamique du marché intérieur est loin d’être satisfaisante. Face au risque d’entraîner toute la zone Asie dans la tourmente, le gouvernement chinois devrait de nouveau annoncer des mesures d’assouplissement. C’est exactement ce que paient les investisseurs aujourd’hui.
Le manège des banques centrales
Aujourd’hui, la banque du Canada et la banque de Nouvelle-Zélande vont dévoiler leur décision de politique monétaire.
La première avait déjà baissé les taux à 0,5% pour aider l’économie canadienne à vivre avec des matières premières au plus bas ; la seconde devrait annoncer une baisse de taux de 0,25 points pour les porter à 2,75%. Certains analystes parient même sur une baisse de 0,50 points tant le pays est lié à la Chine et s’inquiète du ralentissement.
Le dollar Néo-zélandais est d’ailleurs à son plus bas niveau depuis juin 2009 face au billet vert.
Mais la décision la plus attendue sera peut-être celle de la banque centrale d’Angleterre qui a marche dans les pas de la FED et dont on attend un calendrier plus précis pour la prochaine hausse de taux.
Le ralentissement en Chine et de mauvaises statistiques ont repoussé ces attentes et mis la pression sur la livre sterling qui est pourtant la devise la plus en forme de ce début d’année.
FED : Quand la hausse de taux n’est plus le sujet
Enfin, le 17 septembre se tiendra le FOMC qui mettra fin au suspens. Nous saurons enfin si Janet Yellen remontera les taux en septembre… Enfin ? Oui, mais en réalité, les marchés s’en moquent.
La question de la hausse de taux n’est plus le véritable sujet, et Janet Yellen le sait bien. C’est sa crédibilité qui est sous les feux de la rampe et c’est pour cela qu’elle devra monter ses taux avant la fin 2015. En septembre ou en décembre ? Nous verrons bien. Mais si la FED perdait sa crédibilité – au moins dans sa rhétorique –, le choc sur les marchés serait bien plus important encore.
Ce qu’il faut surtout attendre, ce sont les « Forward Guidance », ce chemin que toute banque centrale se doit de tracer pour éclairer le périple des marchés au risque de les plonger dans un noir chaotique.
Et à mon avis, c’est là qu’est le hic. Je doute fort que la FED parvienne à donner un cap clair à la suite de la première hausse de taux car il est évident que les conditions actuelles ne permettent pas d’aller bien vite dans un resserrement monétaire outre-Atlantique.
EURUSD : Mon pari pour la fin d’année
Alors que Mario Draghi a fait le « job » la semaine passée en annonçant qu’il ferait tout ce qui est nécessaire pour contrer la déflation, la monnaie européenne a bien tenu ses zones de support.
Aujourd’hui, alors qu’un rebond se dessine et aurait dû affaiblir l’euro (appétit pour le risque), la paire EURUSD a de nouveau bien tenu. Je reste donc avec un biais haussier qui sera confirmé par la cassure de la zone à 1.1240 avec un objectif à 1.15 puis 1.1880 tant que la zone à 1.0790 tiendra.
Bonne semaine et… prudence !
Jérôme Revillier