Mardi dernier, à ma grande surprise, FAURECIA, le célèbre équipementier automobile, a publié une estimation avancée de ses résultats annuels. Si je vous avoue avoir été quelque peu surpris, c’est tout simplement parce que les résultats annuels officiels sont attendus pour le 12 février prochain. Pourquoi donc, à un mois près, avancer l’échéance ? Selon la direction du groupe, cette initiative s’inscrit dans un « souci de transparence »…
Pourtant, le communiqué publié reste à mon sens relativement opaque. Aucune mention sur l’évolution de l’actionnariat du groupe. Pas un mot sur un quelconque désengagement de Peugeot qui détient plus de 57% du capital. La rumeur d’une cession de la participation du constructeur automobile avait pourtant fait bondir FAURECIA (FR0000121147) de près de 15% depuis le début de l’année. De ce point de vue, qu’en est-il vraiment de la transparence ? Visiblement, elle ne s’applique qu’aux résultats et à la dette…
Loin de moi l’idée de critiquer le management du groupe, cher lecteur, mais permettez-moi tout de même de vous partager ma perplexité. J’ai vraiment du mal à comprendre pourquoi FAURECIA a avancé d’un mois la publication de ses résultats sans évoquer le tour de table. Cela d’autant que cette annonce a clairement cassé la dynamique haussière de l’action (-6% en clôture).
• Des stocks et une dette qui enflent
Les résultats ne sont pas bons avec une chute de l’ordre de 62% du bénéfice net à 140 millions d’euros – due notamment à des charges de restructuration de l’ordre de 84 millions d’euros. Les raisons vous les connaissez, FAURECIA a subi de plein fouet le ralentissement du marché automobile européen l’an dernier.
Le groupe est encore trop présent sur le Vieux Continent. Il ne peut donc pas, comme Plastic Omnium (FR0000124570), réellement profiter du dynamisme des émergents pour compenser la dégradation du marché européen de l’automobile. Et cela ne devrait pas s’arranger pour le moment puisque la production automobile devrait reculer de l’ordre de 12% sur le premier trimestre… Bien entendu, une telle faiblesse de la demande dans une industrie si capitalistique joue sur le besoin en fonds de roulement, avec une augmentation des stocks et une baisse des créances clients…
La situation financière s’est nettement détériorée avec une forte augmentation de la dette. Elle est passée en un an de 1,2 milliard d’euros à 1,8 milliard d’euros. C’est énorme et cela m’amène à m’interroger sur un maintien des notes du groupe – déjà classées en catégorie spéculative… Pour rappel, Moody’s avait abaissé, en octobre dernier, la perspective de notation de FAURECIA de « stable » à « négative ». Avec un gearing maintenant nettement supérieur à 100%, le groupe est dans une position assez inconfortable…
• Faut-il jouer le titre ?
Parlons maintenant des ratios boursiers du groupe. Ceux-ci restent dans la moyenne du secteur avec un PER de 10 et une VE/ROC de 7. Mais, franchement, quand vous voyez l’état actuel du marché automobile européen, avez-vous vraiment envie d’acheter une telle valeur ? Clairement pas…
Pourtant, au moindre frémissement du marché – pour des raisons conjoncturelles ou encore structurelles –, FAURECIA pourrait réserver bien des surprises cette année. N’oublions pas que l’action valait encore plus de 20 euros il y a moins d’un an…
On s’abstient donc pour le moment de jouer le titre mais on guette toutefois les signes d’embellie.
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