VOTRE BANQUE A LA LOUPE… |
J’étais assis à la terrasse du Chien qui Fume, rue Pont Neuf à Paris, en train de m’empiffrer d’un foie gras poêlé, lorsque Nathalie Boneil, que vous connaissez si vous lisez régulièrement le Billet du Trader, me demande si je peux collaborer deux fois par mois à cette newsletter.
Nathalie m’explique que les lecteurs du BDT n’ont jusqu’ici jamais pu véritablement toucher à la recherche financière. On ne parle pas ici de celle des banques (dont les études ne sont rédigées que pour justifier leurs propres produits) mais d’études objectives, plus « théoriques », sérieuses, provenant des plus hautes sphères de l’intelligentsia scientifique. Elle me dit, en gros, qu’en tant que directeur de la recherche du groupe Straight from The Lab, je devrais pouvoir y remédier. Je n’ai pu qu’acquiescer. Avec plaisir.
Donc, chers lecteurs, à partir d’aujourd’hui et cela deux fois par mois, je vais vous titiller l’esprit avec des études scientifiques. N’attendez pas de moi que je laisse la moindre place à l’aléatoire ou à l’émotion. Tout ce que j’affirmerai se basera exclusivement sur des recherches de haut vol que je mettrai ensuite en référence sur le site pour que vous puissiez télécharger les études en question (*voir le lien à la fin de cet article). Vous pourrez ainsi vérifier par vous-même les données que je vous présenterai.
Alors, par quoi vais-je commencer ? Eh bien, un fait d’actualité a récemment fait remonter à la surface un problème de la nuit des temps : la différence entre hommes et femmes. Il ne vous aura pas échappé que Christine Lagarde est la directrice du FMI, et il y a tout à parier que ce soit également une femme, Janet Yellen, Madame hélicoptère, qui prenne les rênes de la Fed. Deux femmes à la tête des plus importantes institutions au monde. Deux femmes maîtres du monde ? Alors… je me suis demandé : les femmes sont-elles de bons traders ?
Les personnes avec qui je travaille (et pas que des hommes, je précise) m’ont ressorti une demi-douzaine d’études sur le sujet, que vous retrouverez tous sur le site*. L’une de ces études, qui date de quelques années mais qui est vite devenue une référence dans le domaine, tentait de mesurer la différence de performances entre les deux sexes. Pour ce faire, les chercheurs ont eu accès à une base de données exceptionnelle qui regroupe toutes les transactions financières de plus de 35 000 ménages, et cela, sur une période de six ans.
Vous comprendrez que cette étude est donc du solide, d’autant que les auteurs ont des postes prestigieux dans les universités californiennes de Berkeley et de Davis.
Les femmes, plus performantes !
Leur première conclusion est que les hommes réalisent, en moyenne, 45% de trades en plus que les femmes. Vous allez me dire que c’est quelque part « normal » vu que les femmes sont moins actives en bourse. Ou, l’on peut dire l’inverse, qu’elles sont plus malignes que les hommes en s’évitant des commissions trop fréquentes.
Mais plus fréquent ou pas, la question est de savoir comment leur portefeuille respectif performe au final. Et, aïe, c’est là que le bât blesse…
D’après cette étude, qui fait référence, les hommes réalisent une performance annuelle de 1,4 point de pourcentage de moins que les femmes ! C’est-à-dire que sur un capital de départ 100.000 euros, les femmes auraient gagné 1 400 euros de plus chaque année que les hommes, pour un total cumulé de 8 700 euros sur six ans – en supposant que les bénéfices sont réinvestis année après année.
Pour les plus consciencieux, on notera que ces performances ont été ajustées par le risque encouru, car évidemment la performance aurait pu être simplement le fruit du hasard, dans les deux camps.
Mais ce n’est pas tout. Les auteurs ont été capables de lier ces performances avec le nombre de personnes vivant dans le ménage. Ils se sont donc amusés à calculer si le fait d’être en couple (avec ou sans enfant) allait changer la perception face au risque. Et, si oui, dans quelle mesure.
Le trader célibataire : à éviter !
Pour comparer ce qui est comparable, ils ont alors mesuré la performance obtenue par un homme célibataire contre une femme célibataire. Et oh ! surprise ! Les hommes célibataires sont encore plus girouettes que leurs consoeurs. Enfin, rien de surprenant, vous allez me dire, car l’on peut supposer que nombre d’entre eux sont probablement de jeunes traders pleins d’entrain mais sans expérience des marchés. La différence ? Environ 67% de trades en plus. Après, on se demande pourquoi les banques adorent autant ouvrir des comptes de trading aux hommes…
Plus intéressants encore, les faits montrent que leur performance est encore plus médiocre. Jean-Paul et autres gagnent 2,3 points de pourcentage de moins que Caroline et compagnie. Ce qui fait, sur six ans, une différence substantielle, de plus de 14 600 euros sur un capital de 100 000 euros.
Moins de bulles spéculatives avec les femmes ?
D’autres études* expliquent d’ailleurs très bien ce qu’il se passe dans la tête des hommes (et des femmes). La gent féminine serait, d’après plusieurs recherches menées dans divers pays, plus conservatrice dans leur choix d’investissement (ce qui devrait surprendre peu de monde), mais également plus suspicieuse quant aux produits d’investissement et services financiers que les banques leur proposent.
Elles ont, pour ainsi dire, une plus grande aversion au risque, ce qui (apparemment) leur est bénéfique sur le long terme au vu des performances qu’elles réalisent vis-à-vis des hommes.
Une autre de ces recherches* corrobore effectivement cette analyse après avoir examiné à la loupe 35 marchés différents. Les deux auteures découvrent que plus il y a de femmes dans un marché donné, moins le risque d’une bulle (spéculative ou autre) apparaît. La femme jouerait donc à la perfection ce rôle de protectrice contre les paris puérils de leurs confrères.
En sachant toutefois que les hommes resteront, à mon sens, majoritaires sur les marchés actions pour encore un bout de temps, on n’est pas prêt de voir les bulles se raréfier d’aussitôt. D’où la nécessité de construire des portefeuilles qui peuvent profiter des folies haussières (merci les mecs !), tout en évitant les gamelles lorsque le vent tournera (où l’on regrette d’être un homme).
Le service que je viens de lancer – et dont vous avez peut-être entendu parler – basé exclusivement sur de la recherche scientifique, a été précisément construit dans cet esprit. Notre but est bien de profiter tant des hausses que des renversements, avec un money management clair et précis pour chaque niveau de capital. Ceci explique pourquoi notre portefeuille modèle a gagné, par exemple, 83,7% en 2008 sur le marché français ou encore 55,1% en 2011.
Nos performances historiques, qui remontent jusqu’à 1991, expliquent pourquoi nous offrons une garantie de performance unique au monde, basée sur un profit de 50% minimum en cinq ans. A vous maintenant de voir si vous êtes un scientifique dans l’âme ou un joueur de casino.
Après la question est de savoir quel camp Mesdames Lagarde et Yellen choisiront au final. Car, même s’il est avéré que les femmes tiennent mieux la distance que les hommes en matière de trading, il est à parier que ces deux feront tout ce qu’elles peuvent pour se faire accepter par les hautes sphères (encore masculines), quitte à surpasser l’homme moyen pour y parvenir. Et, à voir la position de Mme Yellen sur la question de la planche à billets (par exemple), on peut s’attendre au pire…
* Toutes les études mentionnées dans cet article, et bien d’autres encore, peuvent être consultées en vous enregistrant sur notre page spéciale « Agora ».
1 commentaire
Bonjour, ça me rappelle un article que j’ai lu il y a quelques temps déjà : Pourquoi les femmes sont meilleures au trading et comment en tirer partie ?
http://www.en-bourse.fr/femmes-meilleures-trader/
Comme quoi, le sexe fort n’est pas toujours celui que l’on croit…