Une début de semaine riche en statistique ne saurait être complet sans une contribution de ce cher Fonds Monétaire International. Après les estimations de la Banque Mondiale hier, c’est au tour de l’institution présidée par Christine Lagarde de donner son avis sur la croissance mondiale.
Ses experts ont donc mouliné les chiffres de l’été… et n’y voient que des raisons d’anticiper un ralentissement de la croissance mondiale : elle serait limitée à 3,1% cette année et 3,6% en 2016, soit un repli de 0,2% par rapport aux dernières estimations pour chacune des années, ce qui est parfaitement conforme aux attentes du marché.
Ce qui l’est encore davantage, c’est le constat d’une dégradation plus sévère que prévu des grandes économies émergentes, telle que le Brésil et la Russie… mais le FMI se montre silencieux sur la Chine, où de nombreux économistes abaissent de 7% à 5% leur estimation de croissance du PIB en 2015.
De plus, avec la chute des prix du pétrole, ce sont aussi les pays exportateurs d’or noir qui vont connaître un ralentissement de leur activité économique.
Cependant, le FMI reste particulièrement optimiste pour les États-Unis cette année et révise à la hausse ses prévisions (+0,1 % pour une croissance atteignant désormais les +2,6%) mais les réduit prudemment eux de 0,2%, à +2,8%, en 2016.
Même sanction pour le Japon (-0,2 % à 0,6% en 2015 et 1,0% au lieu de +1,2% en 2016).
Enfin pour la zone euro, l’anticipation reste inchangée à +1,5% en 2015 et revue de +1,7 à +1,6% en 2016.
Pour notre part, nous serions très étonnés que les États-Unis atteignent ne serait-ce que 2,5% de croissance cette année, sauf à s’en remettre à un travestissement statistique – comme cela fut accompli très ouvertement au 2ème trimestre.
Il n’y a qu’à observer le creusement de 15% du déficit commercial en août : il était anticipé à 42 Mds$, il ressort à 48,3 Mds$… et ce n’est pas parce que les américains se sont mis à consommer comme des fous des produits chinois mais bien parce que la demande extérieure se contracte.
Et que dire de la chute de -1,8% des commandes à l’industrie allemande en août après -2,2% en juillet ?