L’emballement à la hausse des marchés repose-t-il sur des informations de 1ère main (exploitées par des initiés dans le secret des dieux grecs)… ou s’agit-il d’un nouvel emballement imbécile destiné à court-circuiter des vendeurs en cette 1ère séance de l’échéance juillet, avant de passer les acheteurs à la tondeuse au cours des prochaines heures.
Côté médias, l’euphorie des indices boursiers (plus forte hausse intraday depuis le 18 décembre 2014) repose sur de « nouvelles propositions » grecques qui constitueraient enfin des preuves de « bonne volonté ».
Soit… mais voici ce qu’en pense le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble (la déclaration date de la fin de la matinée) : « la Grèce n’a pas présenté de propositions substantielles depuis la semaine dernière et dans ces conditions, je ne vois pas comment aborder le sommet des ministres des Finances de ce lundi à Bruxelles ».
Jeroen Dijsselbloem, le patron de l’Eurogroupe, se montre plus « positif » et table sur la possibilité d’effectuer « une première estimation servant de bonne base pour d’autres discussions » (sachant qu’il n’a pas vraiment eu le temps d’en prendre connaissance).
De toutes façons, l’enjeu ne porte dans l’immédiat que sur le déblocage de 7,2 Mds€ qui ne permettront à la Grèce d’éviter un défaut que durant les 3 prochains mois : l’essentiel se joue ailleurs.
En réalité, c’est la BCE qui a les cartes en mains : qu’elle cesse d’alimenter le fonds d’urgence « ELA » à partir de ce soir (elle s’est engagée à fournir les liquidités nécessaires aux banques grecques ce lundi) et ce sera game over pour Athènes… et ses créanciers.
Mario Draghi ne prendra surement pas le risque de provoquer le chaos, mais il peut user de cette menace pour contraindre la Grèce à plier face aux exigences du FMI et des banques systémiques exposées -de façon très résiduelle- sur la dette grecque (ce sont les banques locales qui en détiennent la majorité et qui sont largement en situation de faillite, ce qui fait peser un double risque sur leur survie).
Il y a manifestement une divergence d’appréciation des « espoirs de solution » entre les marchés d’actions, puis les cambistes qui ne s’émeuvent pas (parité Euro/Dollar inchangée) et les spécialistes des marchés de taux (séance archi-banale, à part une détente du « 10 ans » grec).