Les grandes chaînes nationales nous abreuvent de reportages sur les baignades de la Toussaint en Vendée, les surfeurs de Biarritz, les pissaladières en terrasse sur la promenade des Anglais, avec cette puissante constatation: « Y’a plus d’saison braves gens! »
Et pendant que le midi de l’Europe affronte une tempête de ciel bleu tout à fait incongrue en cette saison, les indices boursiers affrontent une mer déchaînée bien de saison, avec des creux allant de 16 à 20 sur le VIX – et même une déferlante… non, un monstre mesuré à 31 il y a très exactement 10 séances. Et la journée du 16 octobre reste encore gravée dans toutes les mémoires de ce côté-ci de l’Atlantique avec un CAC 40 passé en quelques minutes de 3 965 à 3 790 points.
Un scénario de cauchemar dont nombre de gérants ne se sont toujours pas remis… Mais, à Wall Street, c’est déjà oublié. Les indices US sont en effet repassés en territoire positif sur le mois d’octobre alors que le CAC 40 affiche encore -7,5% et l’EuroStoxx 50 -7,25%. Il faut dire que Wall Street nous offre un scénario tout à fait inédit, aussi inédit qu’un 20°C à midi place de la Bourse un 30 octobre. Un scénario que je baptiserais Golden Swann puisque le S&P 500 a perdu 9% en 3 semaines et les a repris en moins de 2…
Le plus spectaculaire et inédit des scénarios nous a pourtant été offert par le Dow Transport. Le « DJT » a aligné successivement un repli de -12% entre le 18 septembre et le 16 octobre suivi d’un rebond de +15% entre 7 650 et 8 775 points – avec l’établissement d’un nouveau record historique à la clé, à 8 781 points mercredi soir.
La santé éclatante des indices US, la sérénité de Wall Street lors de la publication du communiqué final de la Fed (normal, l’essentiel de son contenu avait « fuité » la veille, comme d’habitude… donc strictement aucun effet de surprise pour les initiés), tout cela aurait dû concourir à propulser le CAC 40 au-delà des 4 150 points et l’EuroStoxx 50 au-delà des 3 050. Ce qui aurait dû rendre obsolète notre stratégie consistant à shorter le marché et mettre en place des stratégies de couverture.
Ca sent le bear market… couvrez-vous !
Mais l’euphorie matinale des places européennes se transforme en climat de terreur, façon « heures les plus sombres » de la soirée d’Halloween. Une fois de plus, la séance de jeudi se transforme en « boîte à baffes » et, une fois encore, ce sont les acheteurs de la première heure qui se font massacrer. Le CAC 40 qui affichait rapidement +1% à 4 151 points, perd moins de 2 heures plus tard -1,3% à 4 058 points. Cela fait pratiquement 100 points reperdus en une matinée… et, à l’heure où je rédige ces lignes, la journée n’est pas terminée !
Une seule conclusion s’impose : ce genre de scénarios n’existe pas dans un marché haussier. Cela rend plus que jamais indispensable les couvertures adéquates, même comme sur le S&P 500 un short à 1 945 points s’est trouvé en porte à faux avec une envolée vers 1 985 points. Mais cela ne se produit qu’une ou deux fois tous les 30 ans. En réalité, cela ne s’est même produit qu’une seule fois depuis 1984 : c’était au mois d’octobre 2000… Vous connaissez la suite.