Le 5 avril dernier dans La Bourse au Quotidien, je publiais un article intitulé « Attention à Groupe Flo ». J’y écrivais que la capitalisation de Groupe Flo ISIN était tombée à 62 M€ en Bourse. Il lui restait moins d’un mois pour renégocier ses crédits bancaires, jugés asphyxiants pour les entreprises. Il fallait les adapter au nouvel environnement économique.
Dette renégociée, mais à quel prix ?
Depuis, Groupe Flo a, en partie, réussi dans sa stratégie, puisque la société a finalisé la renégociation de sa dette bancaire. Cela passe notamment par un décalage de la maturité d’un prêt de 40 M€ et du crédit revolving de 30 M€ au 28 juin 2019… Sans être trop trchnique,, cela permet à la société de réduire ses charges financières.
Si cet accord avec les banques est une bonne nouvelle, il nécessite une augmentation de capital entre 39,7 M€ et 41,6 M€ à réaliser au plus tard le 30 juin 2017. En réalité, le raisonnement est le suivant et toujours le même : « je suis banquier, j’accepte de restructurer la dette à condition que les porteurs d’actions participent également à l’opération. »
La réaction du marché ne s’est pas fait attendre
C’est classique, mais ça ne plait pas au marché. Les investisseurs n’ayant pas prévu cette levée de fonds, très dilutive, le titre a perdu 30% en un mois, avec une capitalisation tombée à 41 M€.
On ne peut pas trop en vouloir au marché ! Il n’y a pas eu de timing précis sur cette augmentation de capital. Les investisseurs auraient sans doute voulu obtenir des informations sur cette restructuration de la dette (prix de souscription, conditions, date de souscription…). Au lieu de ça, on est resté dans l’imprécision.
Et ça continue… On est actuellement dans le flou le plus total. J’avais critiqué, de la même façon, la levée de fonds de Parrot ISIN il y a quelques mois. La société avait annoncé une « prochaine » augmentation de capital sans en donner les modalités. Résultat : le titre avait fortement baissé.
Groupe Flo va-t-il éviter le pire ?
Je ne dis pas qu’il y a une faute de communication de Parrot et de Groupe Flo. Je dis simplement qu’il aurait fallu synchroniser la levée de fonds et la restructuration de la dette de façon précise.
Bien sûr, il y a une stratégie industrielle derrière tout cela visant à vendre des actifs non stratégiques… Un nouveau concept de restaurants Hippopotamus va aussi être lancé d’ici la fin de l’année. Mais cela ne suffit pas à rassurer des investisseurs, décontenancés par les mauvais résultats : perte opérationnelle courante de 6,9 M€ en 2015, perte nette de 51,5 M€… et par cette immense dilution liée à la levée de fonds.
Mieux vaut attendre encore
Très honnêtement, je ne suis toujours pas acheteur sur la valeur… Je pense que le secteur est extrêmement concurrentiel. Les particuliers, dans leurs repas pris le midi, préfèrent de loin une restauration rapide et peu chère à des bistrots souvent hypercaloriques et beaucoup plus chers.
J’attends les termes exacts de la nouvelle levée de fonds pour vous conseiller ou non d’y souscrire. Ce sera sans doute l’opération de la dernière chance pour Groupe Flo !