Tiens, la Bourse de Tokyo décroche de -2,32% ce jeudi et cumule -4% en 48 heures.
Voici les valeurs japonaises ramenées d’un coup 3 semaines en arrière (le Nikkei évoluait mi-mai autour d’un seuil pivot de 16 550 points) et les commentateurs évoquent en chœur les conséquences néfastes de la remontée du yen.
Il serait cependant important de préciser que la devise nippone grimpe surtout face au yuan chinois et accessoirement face au dollar.
Mais ce que le marché sanctionne, c’est le report de la hausse de la TVA à octobre 2019 (l’annonce officielle en a été faite ce mercredi par le gouvernement japonais) et qui est maintenant interprétée comme elle aurait du l’être depuis les premières rumeurs d’une volte face de Shinzo Abe : à savoir la reconnaissance de l’échec des Abenomics.
Aucun résultat probant n’est plus anticipé avant fin 2019, c’est-à-dire plus de 5 ans après l’annonce de la fuite en avant dans la planche à billet et les stratégies d’apprenti sorcier (taux négatifs, creusement abyssal du déficit budgétaire, laminage du pouvoir d’achat des seniors, etc.).
Et pour couronner le tout, 80% des Japonais s’attendent à une hausse des prix au cours des prochains mois, mais Monsieur Sato, l’un des bras droit d’Aruhiko Kuroda (patron de la BoJ) reconnaît implicitement que l’objectif des 2% d’inflation est inatteignable.
Il préconise de viser un peu plus bas et de se contenter d’une trajectoire « vers » et non pas rejoignant les 2%.