Malgré une publication semestrielle empreinte d’une robustesse certaine dans l’absolu, le titre Kering (FR0000121485-KER), lanterne rouge du CAC40, lâche 7,1% à 467 € à l’approche de la mi-séance. Les investisseurs prennent leurs bénéfices sur le géant du luxe, devenu coutumier des performances de haut vol et qui gagne tout de même encore près de 30% par rapport à son niveau du 1er janvier.
Dévoilés ce vendredi avant séance, les comptes de Kering ont notamment révélé un bénéfice opérationnel courant de 1,77 Md€ supérieur de 3% à l’estimation moyenne des analystes au deuxième trimestre, soit une progression substantielle de 510 points de base de la marge, laquelle est ressortie à 27,5%. L’Ebitda a de son côté bondi de 47,6% à 2,02 Mds€ sur le semestre.
La rentabilité reste donc plus que jamais au rendez-vous, tandis que le chiffre d’affaires, en augmentation de 31,5% à devises constantes sur le deuxième trimestre (et de 26,8% à fin juin), est ressorti rigoureusement conforme aux anticipations du consensus.
▶ Le troisième trimestre pourrait être décisif
Sauf que le marché est devenu très exigeant et que Gucci, la principale marque de Kering (et accessoirement grand artisan de sa vigueur boursière), a déçu, avec une croissance des ventes de « seulement » 40,1% à changes constants, contre une hausse de 42% pronostiquée par les analystes. Une ombre au tableau qui explique pour une large part le repli de l’action ce vendredi… et qui pose inévitablement la question de la possibilité du maintien de la croissance de la marque à un rythme aussi effréné sur une longue période.
Alors certes, les fondamentaux demeurent très solides, mais sans doute faut-il s’attendre à une période de flottement, à une temporisation avant le point d’activité du troisième trimestre. Kering sera alors attendu au tournant et pourrait encore être lourdement sanctionné en cas de déconvenue.
Pour l’heure, le titre se paie sur un PER de 21,5 pour 2019, en dessous de la moyenne du secteur, qui s’élève à 23,5. Un ratio certes attractif, mais il faut garder à l’esprit que le secteur du luxe a explosé les compteurs au premier semestre. Il est tout sauf certain qu’il brille autant au cours des mois à venir.