La BCE pourrait surtout se vanter ce jeudi d’avoir… asséché le marché obligataire !
A 48 heures de la réunion de la BCE (soit le jeudi 20 octobre 2016), les spécialistes des marchés obligataires conviennent qu’ils n’en attendent aucune décision concrète et aucune annonce significative de la part de Mario Draghi.
Ils semblent souvent d’accord sur le fait que la BCE va pouvoir prendre prétexte de la hausse de l’inflation (« effet de base » positif sur 12 mois qui n’est guère imputable à sa stratégie des taux zéro) pour s’en attribuer le mérite et justifier de poursuivre sans rien changer… puisque ça marche très bien comme ça.
Mais le contexte économique planétaire étant moins porteur, il convient de poursuivre le soutien à l’activité en zone euro, d’où une poursuite du QE… qui pourrait être prolongé comme cela a été répété à chaque réunion.
Mais ce que les gérants ne disent pas ouvertement, c’est qu’ils sont bien conscients que ni les QE, ni les taux zéro n’ont d’impact sur la croissance ou l’inflation et que le seul effet incontestable, c’est l’assèchement du marché obligataire et la quasi impossibilité de ne pas se mettre à acheter « n’importe quoi » (du high yield, des Junk Bonds) pour obtenir un peu de rendement, et en prenant de surcroît position sur des « papiers » totalement illiquides (impossibles à revendre parce que de taille trop restreinte).
En fait, en cas de tension des taux longs, le pourcentage de dettes risquées et pour lesquelles il n’existe pas de demande – même lorsque tout va pour le mieux – est « considérable ». Cela pourrait représenter un tiers des lignes accumulées sous ce régime de « répression financière ».