Le repli de l’indice Caixin/HSBC des directeurs d’achat du secteur manufacturier du mois d’avril (tombé à 49,4 contre 49,7 en mars) n’a guère perturbé la Bourse de Shanghai ce matin (+1,9%) et encore moins celle de Shenzhen (+2,2%).
La Bourse chinoise… dans le contrôle et la sérénité.
A quoi doit-on ce petit miracle d’une Bourse chinoise grimpant en solo sur le continent asiatique quand Tokyo perdait la veille -3,1% et Hong Kong -1,85% ce matin même ?
Certes, le repli du dollar – auquel le yuan est arrimé – fera du bien au commerce extérieur chinois… mais l’enthousiasme singulier des investisseurs, vu le contexte macroéconomique international, s’alimente principalement des dernières déclaration du N°1 chinois Xi Jinping qui promet des marchés financiers « mieux régulés » (c’est-à-dire contrôlés d’une main de fer) et « offrant un cadre d’investissement plus serein » pour les actionnaires (c’est-à-dire complètement manipulés pour éviter la répétition du mini-krach boursier de juin/juillet 2015).
Pékin applique les recettes de la Fed et de la BCE
Les principales places boursières chinoises ne sont donc plus autorisées à baisser, ni habilitées à fixer un prix qui ait un sens économique. Cette fois-ci, Pékin à décidé d’appliquer les mêmes recettes que la Fed ou la BCE.
Les actions, c’est fait pour monter, coûte que coûte : quand on ne peut plus masquer la réalité conjoncturelle, la baisse générale des profits, le développement d’une économie zombie… autant de vecteurs d’une baisse des marchés, le réflexe universel consiste à abolir le marché.
Et l’Occident est aujourd’hui le plus mal placé pour se moquer de la parodie de Bourse que les dirigeants communistes ont commencé à instaurer à Shanghai.