Le dollar rechute vers 1,15/€ au lendemain des élections de mi-mandat mais la monnaie qui réalise la meilleure performance face au billet vert depuis le 1er novembre et surtout depuis le 4 octobre (amorce de la grande correction boursière), c’est la livre turque.
Partie de 6,23/$ il y a six semaines, elle poursuit son redressement. Autour de 5,30/5,35/$, elle affiche son meilleur niveau depuis le 6 août dernier.
Dédollarisation de la Turquie
La Turquie est autorisée à poursuivre ses importations de pétrole iranien depuis l’entrée en vigueur des sanctions américaines lundi, malgré les nombreuses provocation d’Erdogan à l’encontre de Donald Trump (contre lequel il nourrit un lourd ressentiment).
Mais la pire menace venant d’Ankara, c’est celle d’une « dé-dollarisation » : elle semble bien compliquée à mettre en œuvre alors que ce pays manque cruellement de billets verts (les entreprises turques peinent à honorer leurs échéances pour les prêts contractés en dollars).
Pourtant, la Turquie a bien vendu ses dollars contre de l’or cet été : la chute en piqué de la livre turque dans la première moitié d’août est survenue alors que la Turquie était, selon le World Gold Council, en train d’acheter 18,5 tonnes d’or, portant ses réserves à 246,3 tonnes.
L’Iran et la Chine ont mis sur pied un système d’échange avec l’or comme référent : Ankara pourrait imiter Pékin afin de régler le pétrole importé d’Iran.
Si Erdogan poursuit sa dé-dollarisation militante, cela pourrait bien alerter Donald Trump qui en a fini avec les midterms : il devrait disposer de plus de temps pour s’occuper des pays qui défient l’Amérique, et la Turquie y figure en première position, devant la Corée du Nord, la Russie ou le Honduras.