Tokyo anticipait un « shoot monétaire » mais, à l’issue de ses deux jours de réunion, la BoJ opte finalement pour la fuite en avant et se lance dans les taux négatifs, pour la première fois de son histoire (instauration de prises en pension à -0,1%).
La guerre des monnaies reprend donc à l’initiative du Japon qui privilégie l’affaiblissement délibéré du yen, notamment pour décourager les arbitrages dont il bénéficiait depuis août dernier au détriment du yuan (les Chinois ayant bien compris que le découplage par rapport au dollar devrait conduire à une poursuite de la chute de la devise chinoise en 2016 – jusqu’à ce qu’elle se cale sur le niveau moyen du panier de devises des pays avec lesquels la Chine entretient le plus d’échanges commerciaux.
Notons également que la BoJ n’avait plus modifié ses taux depuis 2010 et la plupart des analystes s’attendent à ce qui pourrait bien être considéré comme un coup d’envoi d’une spirale baissière devant aboutir à la destruction du yen, de l’épargne des japonais et de leur pouvoir d’achat.
La BCE, la Riksbank suédoise, la BNS se préparent certainement à riposter avec les mêmes armes : les banques centrales européennes avaient historiquement pour mandat de défendre la valeur de la monnaie… leur principal combat aujourd’hui consiste à la détruire.