En Bourse, la valorisation des small et mid caps commence à devenir très élevée… De fait, les investisseurs institutionnels préfèrent spéculer. Un comportement qui entraîne des énormités boursières : Avenir Télécom surperforme alors que Le Noble-Age est plombé par des prises de bénéfices… C’est n’importe quoi !
Ce n’est pas la première fois que je vous en parle. J’avais déjà longuement évoqué le sujet dans mon édito du numéro d’avril de Mes Valeurs de Croissance. Mais, à l’époque, le PER moyen de notre compartiment d’investissement était de 17… Aujourd’hui, trois mois plus tard donc, il est supérieur à 20 – alors que celui du CAC 40 est de 15,5 !
Les gérants ont trop de cash…
Cet écart de 4,5 points peut se justifier, certes. La hausse des bénéfices des petites et moyennes entreprises est attendue à 15% (contre 11% il y a trois mois). Mais tout de même ! La tendance est claire : il y a une fuite pure et simple vers les valeurs spéculatives. Et ça, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle. D’abord parce que cela traduit un manque d’idées (ou de recherche fouillée) de la part des gérants mais, surtout, parce que cela indique que les small et mid vont entrer dans une période qui s’annonce plus compliquée.
Tenez, prenons un exemple concret, je déjeunais récemment avec un gérant. Nous discutions de la valorisation actuelle des small et mid et son constat fut sans appel : « Le problème, Eric, c’est que les boîtes ont beaucoup monté ces derniers temps. A mon niveau, je me retrouve avec beaucoup de cash sur les bras, sans savoir comment réellement le dépenser. » De fait, il m’a confié avoir effectivement tendance à adopter une démarche plus spéculative.
Avenir Télécom plutôt que Le Noble-Age
Et c’est ce qui explique qu’un dossier comme Avenir Télécom (FR0000066052) – que je trouve fragile, pour ne pas dire dangereux eu égard à ses fondamentaux – prend plus de 100% en un mois. C’est dommage car, dans le même temps, la plupart des bonnes nouvelles deviennent des prétextes à prises de bénéfices sauvages (oui sauvages !). C’est le cas du Noble-Age (FR0004170017) qui a lâché près de 6%, mercredi dernier en séance, après avoir publié un CA semestriel conforme aux attentes et une croissance de 5%.
Bref, j’espère vraiment que ces ardeurs spéculatives vont se tempérer. Notre compartiment mérite d’être travaillé autrement, avec le respect que l’on devrait avoir pour les secteurs de croissance sur lesquels bon nombre de small caps sont positionnées… Et c’est pour cela que, en ce qui me concerne, je vais rester fidèle à ma stratégie de stock picking.