Les indices européens avaient rouvert sur un repli moyen de 0,6% ce mardi, ils n’ont pas tardé à doubler leurs pertes alors que le spread (écart de taux) entre les 10 ans italien (le BTP) et le 10 ans allemand (le Bund) vient de franchir le cap des 300 points de base (+302 à l’instant ou je rédige cette news, le BTP affichant 3,44% de rendement).
C’est une situation inédite depuis mars 2014, mais il y a encore de la marge avant de voir les BTP retracer les 7% de début novembre 2011… et plus anciennement, de voir les niveaux actuels servir de plancher comme jusqu’en août 2005.
Il existe une forte résistance vers 3,75% (ex plancher d’avril/mai 2013 et août 2010) et il est fort probable que la BCE commencera à se manifester, et au besoin intervenir dès que nous serons en vue des 3,50% (ce qui risque d’arriver très vite).
L’Italie face aux diktats de Bruxelles
En effet, les déclarations réitérées de différents membres et conseiller du gouvernement de M. Conte en faveur du maintien de l’Italie dans la zone euro, et de l’absence d’intentions d’en sortir, ne semblent pas convaincre grand monde.
Et en effet, l’europhile ministre de l’Economie Giovanni Tria semble bien seul au milieu d’un aréopage d’europhobes.
Il a menacé à plusieurs reprises de démissionner face à l’impossibilité de respecter en même temps les diktats de Bruxelles (pas plus de 2% de déficit budgétaire) et les promesses de campagne qui ont fait élire la coalition « La Ligue/Mouvement 5 étoiles ».
Ce qui est certain, c’est qu’avec 131% de déficit public, une croissance zéro (si l’austérité budgétaire « à l’allemande » triomphe, l’Italie rentrera de nouveau en récession dès 2019) et des taux à 3,40%, l’Italie va droit dans le mur, avec une certitude de faillite de 100% avant 2020, comme la Grèce en 2010.