Peu de traders ont entendu parler du stop temporel… et ils sont donc encore moins nombreux à l’utiliser. Ignoré dans le monde du trading, cet outil est pourtant d’une importance capitale. Car votre capital, justement, n’est pas illimité.
Or l’échec d’un trade ne se mesure pas seulement en termes de niveau de prix, mais également en termes de timing… Le stop temporel va vous permettre de « sortir d’une position lorsque le niveau de prise de bénéfices n’a pas été atteint dans un horizon de temps imparti ». Il sert donc à optimiser l’allocation de votre argent en vous évitant de rester « bloqué » sur une position qui immobilise votre capital.
Bien-sûr, m’objecterez vous, déjà qu’il est difficile d’avoir raison sur le directionnel d’un mouvement… si en plus on doit deviner son timing !
C’est juste ; c’est pourquoi le stop temporel doit être placé « large », et pas forcément aussi strict qu’un stop de prix.
Mais voyons cela en prenant l’exemple concret d’un trade sur Teva Pharmaceutical Industries (TEVA : Nyse), un fabricant de médicaments génériques. Voici le graphique en bougies mensuelles de Teva.
Regardez le comportement de l’action sur les années 2012 et 2013, entouré en bleu… Elle s’est traînée dans un canal compris entre 35 $ et 40 $, pendant deux années entières. Deux ans sans gagner d’argent, c’est long, dans un portefeuille (même pour de l’investissement de « long terme » : vous mobilisez de l’argent que vous auriez pu investir ailleurs, en faisant des gains).
Teva est par ailleurs une très bonne entreprise, avec de solides fondamentaux et de belles perspectives de croissance. Les investisseurs s’en sont d’ailleurs rendu compte fin 2013, et à partir de là, le cours de l’action a doublé en un an et demi.
Là où je veux en venir, c’est que vous auriez pu être tenté d’investir dans Teva dès 2012, étant donné ses qualités… Mais vous auriez alors perdu pas mal de temps (et donc d’argent).
Regardez par ailleurs le comportement de l’action 3D Systems (DDD : Nyse) sur la même période de 2 ans (entourée en bleu).
DDD est une entreprise de croissance, dans le secteur prometteur de l’impression 3D. Elle a complètement explosé pendant la période 2012 / 2013 (pendant que Teva se traînait…)
Soyons réaliste, je ne suis pas en train de vous dire que vous auriez pu prendre toute la hausse de DDD plutôt qu’investir dans Teva ! Ce ne serait pas honnête intellectuellement de comparer les deux extrêmes.
Mais là où je veux en venir, c’est que si vous aviez eu un stop temporel sur Teva par exemple, vous auriez pu plus facilement investir dans DDD et prendre une partie de la hausse, car votre capital aurait été disponible.
Imaginions que vous ayez investi dans Teva en mars 2012, considérant qu’elle était sous-évaluée, avec un objectif de décollage de l’action en 6 mois. Fin 2012, voyant que rien ne se passe, vous revendez, sans perte, sans gain.
Cette nouvelle disponibilité de votre capital vous permet alors de scruter d’autres opportunités, et notamment la hausse de DDD.
Voyant la formation d’une figure graphique de tasse avec anse (figure bien connue des chartistes et très puissante) début 2013, vous pouvez miser une partie de votre argent (qui n’est plus investi dans Teva) en sortie de cette figure (à 50 $), et viser 50% de hausse (l’amplitude de la tasse) :
Si vous n’aviez plus de capital disponible à cause de « mauvais » trades qui ne décollent pas comme celui de Teva, vous n’auriez pas pu saisir cette opportunité…
Donc un stop temporel est presque aussi important qu’un stop de prix.
Là où un stop de prix va vous empêcher de perdre trop d’argent si le trade est un échec, un stop temporel va vous permettre de ne pas perdre votre temps avec un trade qui stagne (et le temps, c’est de l’argent) et de gagner de l’argent ailleurs.
La seule exception que je ferai à l’utilisation d’un stop temporel serait le fameux « investissement ». Tout comme, d’ailleurs, je ne mettrais pas de stop de prix dans ce cas de figure…
Mais qu’entend-on par « investissement »… ?
Selon moi, un portefeuille d’investissement en bourse possède le même horizon temporel qu’un achat immobilier, c’est-à-dire 5 à 10 ans au minimum.
Et effectivement, vous n’allez pas revendre votre appartement si le marché immobilier baisse de 10% (un niveau théorique de stop de prix) ou si sa valeur ne s’apprécie pas dans les 3 ans (un niveau de stop temporel).
Mais l’investissement boursier tel que je le conçois est finalement assez rare chez les particuliers actifs sur les marchés financiers. La plupart font en fait du trading « long terme » (1 à 3 ans) ou moyen terme (quelques mois).
Dans cette optique, placer un stop temporel prend tout son sens…
Si vous avez suivi mes précédents articles sur les options, vous voyez peut-être où je veux en venir.
Les options aussi ont un lien avec la notion de stop temporel, car elles ont une date d’expiration. Les options ont donc plusieurs avantages pour optimiser l’allocation de votre portefeuille :
- Non seulement elles permettent de miser moins d’argent que si vous achetiez le sous-jacent en direct mais vous profitez de tout le potentiel de hausse (si les paramètres d’option sont bien choisis) ;
- Mais en plus, la notion de stop temporel est naturellement introduite grâce à la date d’expiration, qui a une grande utilité comme je vous l’expliquerai dans un prochain article…
En tout cas, c’est dans cette optique de maximisation de gains et de temps que je travaille avec Jim dans le service Alerte Guerre des Devises. Car les scénarios que Jim envisage et propose ont évidemment une notion de « durée ». Si Jim envisage la hausse de l’Euro face au Dollar… ce n’est pas à partir de maintenant et pour 10 ans : cela fait partie d’un scénario très précis en terme de timing dans la guerre des devises qui fait rage, et c’est ce que nous jouons le plus précisément possible. (Pour en savoir plus sur le système de Jim Rickards…)