Cher lecteur,
Et c’est reparti ! Au moment où j’écris ces lignes, le CAC40 s’adjuge 0,64%. Il repasse ainsi au-dessus des 5 400 points. La reprise se prolonge donc sur le marché parisien, et les marchés actions dans leur ensemble ont le sourire en ce début de semaine.
Ceux qui annonçaient un été chaud vont sans doute en être pour leurs frais…
Les derniers chiffres de l’emploi américain se sont il est vrai révélés meilleurs que prévu. La première économie du monde a, selon des données officielles publiées vendredi après-midi qui certes valent ce qu’elles valent, mais continuent d’être prises pour argent comptant (c’est plus facile et beaucoup mieux comme ça), créé 213 000 emplois le mois dernier, soit 18 000 de plus qu’attendu par le consensus. Youpi ! Et puis le salaire horaire moyen n’a pour sa part crû que de 0,2% en données séquentielles et de 2,7% sur un an, contre respectivement 0,3% et 2,8 % anticipés. La barre des 27$ résiste donc toujours et cette hausse limitée compromet dans l’esprit de certains opérateurs le scénario de quatre hausses de taux de la Réserve fédérale américaine dès cette année. Re-youpi !
▶ Au diable les mauvaises nouvelles !
Ces bonnes nouvelles confirment l’idée communément admise selon laquelle l’économie américaine reste vigoureuse. Elles ont aussi eu le mérite de reléguer, pour un temps au moins, les inquiétudes inhérentes à la guerre commerciale qui oppose les Etats-Unis à la Chine et à l’Union européenne. Un conflit aux répercussions toujours bien difficiles à évaluer, mais dont les investisseurs préfèrent penser, à tort ou à raison, qu’il n’ira pas aussi loin que ce que les déclarations et tweets au vitriol de Donald Trump pourraient laisser penser.
Ainsi ce début de semestre débute-t-il sur de bonnes bases pour les marchés actions. Le temps de la (nécessaire) correction est peut-être même déjà révolu ! La résilience paraît reprendre ses droits, aussi vite qu’elle les avait cédés, et les facteurs anxiogènes atterrissent directement sous le tapis.
La hausse du Footsie 100 à Londres en témoigne également, au lendemain de la démission fracassante du ministre britannique chargé du Brexit David Davis. Le départ de cet eurosceptique convaincu qui était en désaccord avec le plan de sortie de l’UE présenté la semaine dernière par la Première ministre Theresa May fragilise pourtant encore un peu plus cette dernière, qui a décidément bien du mal à « piloter » le Brexit que la majorité des électeurs britanniques ont appelé de leurs vœux il y a déjà deux ans…
Je parie qu’il n’en sera cependant guère question non plus cet été et que l’attention des intervenants se portera très largement sur la microéconomie ce mois-ci (sauf développements dramatiques concrets de la désormais fameuse guerre commerciale), avec des comptes semestriels qui, pris dans leur globalité, devraient une nouvelle fois attester de la bonne santé des grosses capitalisations.
Tel est en tout cas le souhait de Kate Moore, ce pur produit de la « pensée unique » économique dont Philippe Béchade vous parle dans son article du jour.
Bonne séance à tous,
Guillaume