Il y a peu, je vous ai parlé de la récente hausse du franc suisse lorsque la Banque Nationale Suisse a décidé d’abandonner la parité à 1,20 qui existait jusqu’alors entre l’euro et la devise helvétique. A l’époque, on ne pouvait qu’anticiper les conséquences d’un tel abandon, mais des géants du luxe comme Swatch avaient déjà dénoncé les dangers d’une telle politique alors que 90% des ventes de l’horlogerie de luxe se font à l’exportation.
Depuis quelques jours, ce sont également des entreprises locales qui n’hésitent plus à monter au créneau en brandissant des chiffres bien plus précis.
C’est ainsi que Julius Baer, la célèbre banque privée, vient d’annoncer un programme de réduction de coûts d’environ 100 M€, prévoyant, entre autres, un contrôle des embauches et une réaffectation des ressources. Il passe notamment par le non-renouvellement d’environ 200 postes en fin de contrat et une baisse des effectifs dans le middle et le back office…
Même tendance chez le groupe pharmaceutique Novartis, qui estime que le renforcement de la devise aura un impact de 7% sur son chiffre d’affaires et de 12% sur son bénéfice d’exploitation sur l’ensemble de l’année. Il faut dire que même si Novartis a une comptabilité en dollars, elle paye ses cadres et verse ses dividendes en franc suisse.
Chez Roche, on estime que la répercussion sera de 9% sur le bénéfice opérationnel, même si on juge cette mesure positive car elle oblige l’industrie suisse à innover et à améliorer sa productivité.
Les investisseurs semblent eux aussi penser que cette appréciation va perturber l’ensemble de l’économie nationale.Jusqu’à maintenant, la Bourse suisse fait quasiment figure d’exception en Europe : elle a déjà reculé de plus de 6% depuis le début de l’année quand, sur la même période, Paris prenait plus de 7,5% et Francfort plus de 9%.
Et, pour la première fois, on entend même parler depuis quelques jours d’une possible récession de l’autre côté des Alpes… L’institut Kof prévoit une brève récession durant l’été et une chute du PIB de l’ordre de 0,5% sur l’ensemble de l’année. Et dire qu’il y a seulement une quinzaine de jours, la ministre des finances du pays avait indiqué que le pays pouvait faire face aux conséquences inattendues de la fin de la parité fixe…
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