A l’heure où j’écris ces lignes, L’Oréal (FR0000120321) est devenue la seconde capitalisation boursière de la place de Paris, derrière Total et devant Sanofi.
Légère avance de L’Oréal sur Sanofi
Les valorisations de L’Oréal et de Sanofi sont certes quasi-identiques, mais, avec 97 Mds€, le leader mondial des cosmétiques est légèrement devant. Cette victoire est purement symbolique, je vous l’accorde, et n’empêchera pas les deux valeurs d’être dans tous les portefeuilles de spécialistes « big caps » de la Bourse de Paris.
La seconde place de L’Oréal illustre toutefois un très beau parcours boursier en 2016. L’action gagne, en effet, plus de 11% depuis le début de l’année tandis que le CAC 40 était en forte baisse.
Une évolution favorable liée à la qualité de résultats fournis par le groupe. S’il n’y a rien d’exceptionnel, je constate une croissance régulière et sans à-coups. En 2015, le leader mondial des cosmétiques réussissait à légèrement augmenter sa marge brute pour la porter à 71,2% alors que sa croissance était de 3,9%.
Le cas Sanofi, plus compliqué ?
Début 2016 est lui aussi de qualité avec une hausse de 4,2% du chiffre d’affaires. Les prévisions restent solides et la Direction croit en une nouvelle année de croissance du chiffre d’affaires et des résultats.
C’est moins rose du côté de chez Sanofi. Le groupe est en recul de plus de 5% depuis le début de l’année. De plus, le géant français essaie d’acquérir Medivation et ce n’est gagné : cette biotech américaine semble vouloir se vendre nettement au-dessus des 10 Mds$ proposés par Sanofi.
Sanofi a absolument besoin de relais de croissance. Son anti-cholestérol Praluent, certes innovant, peine à se vendre comme prévu. Lancé il y a un an aux Etats-Unis, ce médicament est censé apporter près de 4 Mds$ de chiffre d’affaires à maturité. L’antidiabétique Lantus, quant à lui, continue de souffrir en raison de pressions tarifaires.
Oui, Sanofi est moins cher que l’ensemble des valeurs du secteur avec une décote d’environ 10%, mais il manque de forts catalyseurs haussiers pour que les investisseurs reviennent sur le titre. Bien sûr, des lancements de médicaments dans le pipe sont prévus. Certains analystes estiment même que les six nouveaux médicaments (dont le Praluent et le Sarilumab contre l’arthrite rhumatoïde) contribueraient aux 12 à 14 Mds$ de chiffre d’affaires attendus, mais pas avant 2025, voire 2030.
D’ici là, Sanofi doit absolument agir par croissance externe, conforté par une situation financière plutôt saine. Un gearing de l’ordre de 12% ou, si vous préférez, un ratio d’endettement sur fonds propres de 12% donne des marges de manœuvre considérables en matière d’opérations financières.