Profitant de son audition devant la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen (l’ECON, en direct de Bruxelles), Mario Draghi vole au secours de la victoire (ou plutôt du rebond des indices) en confirmant que la BCE « assouplira autant que nécessaire » sa politique monétaire début mars.
Scoop déclaration Draghi : de possibles achats de créances douteuses italiennes
Le patron de la BCE constate que le pessimisme s’est installé depuis fin décembre. Il relève une « dégradation générale du sentiment du marché », qui perturbe le secteur du crédit en Europe. Au moins, il ne nie pas qu’il existe un problème intrinsèque au financement des entreprises.
L’épicentre du problème se situe en Italie où de nombreuses petites banques (i.e non systémiques) sont percluses de créances douteuses. Elles ne sont pas supervisées par la BCE, au même titre que de nombreuses banques régionales en Allemagne, et ne peuvent prétendre à un sauvetage automatique comme les établissements de premier plan. Or la somme de leurs dettes pourries se monterait à 200 Mds€. Les mauvaises langues évoquent un montant deux fois supérieur.
La solution provisoire consisterait à loger ce papier sans valeur dans une Bad Bank.
Balayer la poussière sous le tapis ne la fait pas disparaître, elle devient simplement non visible et devra être traitée par l’équipe chargée de déplacer le tapis… Alors, qui va fournir le financement de la Bad Bank ?
Des rumeurs, lesquelles enchantent les marchés ce lundi, font état de possibles rachats de créances douteuses italiennes par la BCE (laquelle ne dément pas).
J’entends déjà Jens Weidman, patron de la Bundesbank, réclamer des explications concernant les « bénéfices » d’une telle initiative totalement contraire aux pratiques de la « Buba ».