Il est évident qu’avec un pétrole sous les 50 $, de nombreux gisements ne sont absolument plus rentables sans parler de moindres rentabilités pour les grands groupes pétroliers. On l’a vu avec Total (FR0000120271 FP) même si le groupe français a su limiter les dégâts grâce à une politique particulièrement active de contrôle des coûts. Concrètement, face à ces difficultés rencontrés par les pétrolières et parapétrolières, les différentes opérations de fusion-acquisition dans ce secteur devraient en toute logique se multiplier dans les prochains mois.
D’ores et déjà, l’américain Schlumberger (EPA: SLB), numéro un mondial des services au secteur pétrolier, a tiré ses premières cartouches la semaine dernière en jetant son dévolu sur son concurrent Cameron International pour quasiment 13 Mds€.
L’Hexagone pétrolier est également en proie à un vaste mouvement de consolidation. On a en effet appris que Maurel et Prom (FR0000051070) avait décidé d’ici la fin de l’année d’absorber son ex-filiale nigérianne MPI, lui permettant ainsi de passer du 9ème au 5éme rang des producteurs indépendants en termes de capitalisation boursière.
Il faut dire qu’il y a vraiment urgence pour Maurel et Prom : ses derniers résultats semestriels ont été proprement catastrophiques. Tout d’abord, ce premier semestre a été marqué par une nette détérioration des résultats. Ainsi, le résultat opérationnel entre le premier semestre 2014 et les six premiers mois de 2015 est passé d’un solde positif de 156 M€ à une perte de 33 M€. Sans surprises, on observe cette même tendance baissière du côté du résultat net, qui est passé d’un solde positif de 59,3 M€ à une perte nette de 43,7 M€…
De toute façon, ces résultats n’ont pas été une surprise pour la Bourse : des rumeurs très négatives bruissaient autour du titre depuis déjà quelques mois. Cependant, la chute de l’action, observée à long terme, donne véritablement le vertige : la valeur a perdu quelque 40% depuis le début de l’année et plus de 60% sur 12 mois glissants. On pourrait aisément nous rétorquer que le titre vient de reprendre plus de 12% en l’espace de quelques séances… Mais il s’agit d’un rebond éminemment technique et absolument pas d’une réelle reprise liée à des fondamentaux.
Néanmoins du côté de la direction, une dynamique d’expansion reste de mise : Jean François Hénin, l’homme fort du groupe, veut que sa société triple de taille assez rapidement. Reste à se demander si le prédateur ne va plutôt se transformer en proie car avec une capitalisation boursière inférieure à 1 Md€ (même en tenant compte du rapprochement avec MPI), la jumbo pétrolière fait figure de nain dans un secteur pétrolier où seuls les plus grands survivent.