Le scénario semble se répéter inlassablement : un cours pivot (4.900 la 1re semaine de janvier, 4.888 la seconde) semble avoir été prédéfini et l’activation du mode « camisole algorithmique » entraine la stagnation des cours au sein d’un canal de moins de 1% d’amplitude durant 5, 10 ou même plus de 15 séances (comme du 9 novembre au 5 décembre 2016).
Une fois que la consolidation à l’horizontal a permis d’accumuler suffisamment de liquidités, un autre « algo » est activé et les indices gravissent résolument une nouvelle pente dans le cadre d’un mouvement de type funiculaire (ou tendance en ligne).
Les indices sont soumis à une interminable succession de mouvements browniens qui sont autant de marches d’un vaste escalier algorithmique.
Jamais le marché ne semble manifester la moindre euphorie : les opérateurs gardent la tête aussi froide que le système de réfrigération des super-ordinateurs haute-fréquence qui permettent de piloter les indices boursiers avec une précision de l’ordre du millième de point d’indice (comme nous l’avons vu mardi soir sur le S&P500).
Pas d’euphorie = pas de bulle = pas d’emballement haussier = pas d’accélération finale = jamais de fin : les banques centrales gèrent avec une implacable détermination un mouvement perpétuel à la hausse. Jamais plus elles n’autorisent un quelconque symptôme baissier (technique ou graphique) à se matérialiser, d’où des consolidations à l’horizontal et non des corrections moyen terme en plusieurs vagues.
Et pourtant, peut être assistons-nous à l’apparition de micro fissures dans le scénario haussier.
Rien de spectaculaire, rien qui se remarque au 1er coup d’œil, le CAC40 reste globalement bien ancré dans son corridor 4.880/4.915 mais cependant, nous constatons depuis lundi une multiplication de « gaps » baissiers (de séance ou de clôture) -inhabituellement nombreux- sur des valeurs du CAC40, du SBF-120 (de franches ruptures à la baisse , à contre-tendance).
Nous citerons pêle-mêle Arkema, CGG, AIr-France, SEB, Essilor, Genfit, Publicis, Sodexo, Vivendi puis des « utilities » comme Engie, Veolia, EDF qui enfoncent des supports majeurs et alignent des séries ininterrompues de baisse depuis le 3 janvier dernier.
Sans oublier depuis ce jeudi matin, les « small caps » des secteurs « pharma » ou « biotechs » qui décrochent de 6 à 8% en ouvrant des « gaps » à -5%, et plus.
Les actionnaires de toutes ces entreprises vivent un vrai cauchemar : ils perdent inexorablement de l’argent alors que les « faiseurs d’opinion » se succèdent pour affirmer que tout va bien dans le meilleur des mondes boursiers et que les portefeuilles gagneront au moins 10% cette année, nos indices européennes étant « tellement en retard » sur leurs homologues US.
L’envol d’une poignée de valeurs du luxe et du secteur auto sur le CAC40, les 4 « GAFA » sur le Nasdaq masquent une dégradation technique « à la sournoise » qui se propage à travers de nombreux compartiments de la cote: comme ce sont les « ETF » globaux qui « font la tendance », leur immobilisme préserve l’illusion d’un marché invulnérable.
Il ne l’est plus !