Le patron de la gestion obligataire d’Allianz, Mohamed El-Erian, souligne dans une interview ce vendredi midi l’extraordinaire distorsion des valorisations à Wall Street sur les dettes « corporate » (risque fortement sous-évalué), la déconnexion entre les actions et les conditions présentes, avec des écarts à la hausse 10 fois supérieurs au rythme de l’embellie constatée depuis le début du déconfinement aux Etats-Unis.
La croissance de la dette fédérale de 20% (et ce sera certainement plus d’ici la fin de l’année) est également un souci alors que la récession devrait se situer entre -8 et -10% aux Etats-Unis.
La dette n’est pas un problème quand il y a de la croissance, mais quelle croissance espérer en 2021 (+10% est une hypothèse que personne ne retient) ?
Et que se passera-t-il si une seconde vague de confinement survient, même partielle ?
Dans la meilleure hypothèse, le rebond du PIB ne sera certainement pas assez vigoureux pour empêcher le fardeau de s’alourdir : cette problématique est particulièrement critique pour les compagnies aériennes qui vont continuer de perdre de l’argent et s’endetter avant un retour au profits difficile à cibler dans le temps.