Hier, alors qu’avec mes collègues Cécile Chevré et Simone Wapler, nous discutions des risques d’un endettement trop important, Simone revint sur le cas de Numericable (FR0011594233) et de son actionnaire majoritaire le groupe Altice, dirigé par Patrick Drahi :
« Emblématique est la trajectoire du financement d’Altice, le groupe de télécoms de Patrick Drahi : d’acquisitions en rachats par effets de levier, la dette d’Altice atteint désormais… 45 milliards d’euros selon Alphavalue. Pour donner un ordre d’idée, 45 milliards d’euros équivalent un peu près à 10 fois les pertes liées au scandale Kerviel ou à un quart des recettes annuelles de TVA de la en France.
Ceux qui ont un peu de mémoire se souviendront des aventures du boulimique Jean-Marie Messier à la tête de Vivendi, juste avant l’éclatement de la bulle internet en 2000.
M. Drahi a en commun avec M. Messier de ne parler que d’Ebitda (résultats avant intérêts de la dette et amortissements). C’est comme si vous parliez de vos revenus en oubliant de parler des remboursements de vos prêts. Cet Ebitda est aujourd’hui de 9 Mds€, autrement dit : un tiroir-caisse de 9 Mds€ pour Mds€ de dettes…
Chose curieuse, M. Le Marché semble avoir fait le même calcul. « On a rarement vu de tels ratios dans cet univers. Patrick Drahi fait le pari que la croissance de l’Ebitda de l’entité acquise – excédent brut d’exploitation – sera suffisante pour ne pas faire exploser ses ratios de dette. En clair, qu’il va arriver à mieux gérer Cablevision que ses prédécesseurs », comme l’indiquait Les Echos le 17 septembre. »
En ce mardi à la bourse de Paris, Numericable (FR0011594233) chutait de plus de 6% ce matin pour s’inscrire dans les plus fortes baisses journalières. Constat qui tend donc à conforter leurs propos. D’autant que, graphiquement parlant, le titre reste inscrit dans un canal descendant en place depuis mars dernier (visible en noir). Et tant que la zone horizontale des 46,50/47 € (visible en pointillés horizontaux) n’est pas franchie, le risque restera orienté à la baisse en direction des 40 €.
Ce seuil, correspondant au contact avec le bas dudit canal, devra susciter une réaction acheteuse… sous peine de voir la baisse s’accélérer rapidement vers les 34 €.