Comme chaque année depuis que je rédige Small Caps Profits, le mois de mai s’est révélé conforme à sa réputation : terrible. Et les investisseurs ont conformément eu le vertige (ou la trouille devrais-je dire ?) à l’annonce des chiffres macro-économiques publiés à travers le monde.
• Les USA, la bombe à retardement
Premier sujet d’inquiétude, et non des moindres, l’incapacité structurelle des Etats-Unis à juguler leur déficit. Ils ont dépassé la somme astronomique de 14,294 milliards de dollars, qui constitue pourtant la limite théorique fixé par le Congrès. Sans accord pour relever ce plafond, les Etats-Unis seraient en défaut de paiement. Sauf que… Dois-je vous rappeler que les Etats-Unis ont déjà sauté le pas en janvier dernier en relevant encore ce plafond ? En attendant que le Congrès trouve un accord, le Trésor US va faire feu de tous les artifices comptables possibles afin d’alléger facialement son endettement mais qui restera, quoi qu’il arrive, énorme.
Mais qu’adviendra-t-il si les Etats-Unis continuent d’aller à la vitesse du son vers ce mur de dettes ? C’est très simple : un cataclysme financier à côté duquel la chute de Lehman Brothers ne ressemblerait qu’à une aimable et sympathique partie de pêche. Je ne dis pas cela pour vous faire peur, mais pour vous situer un peu dans quels marchés nous évoluons, et pour que vous ayez conscience des risques : quand je vous dirai de sortir de vos positions, si le cas arrive, il faudra réagir. Et vite.
Pour l’heure personne ne semble croire et accréditer cette hypothèse. Mais comment imaginer l’impensable ? Le plus étonnant est que Wall Street continue son « business as usual » avec une introduction qui fleure bon la bulle Internet : la valorisation pour le réseau social professionnel LinkedIn ressort après son 1er jour de cotation à 8 milliards de dollars soit « à peine » 40 fois son chiffre d’affaires 2010 et plus de 2 300 fois son résultat net…
• Le secteur des technos est en bulle !
En utilisant, les bonnes vieilles méthodes de 2000 on peut également souligner que le compte chez LinkedIn est valorisé « à peine » 80$… Et certains fins observateurs continuent d’estimer qu’il n’y a pas de bulle en formation en ce qui concerne les réseaux sociaux. Sébastien Duhamel, un collègue spécialisé dans l’analyse technique, mettait déjà en garde ses lecteurs le 9 mai dernier sur le Billet du Trader sur le retour de la bulle internet. Je ne suis pas loin de le rejoindre et j’attends avec impatience les introductions de GroupOn et autres Facebook pour voir si une telle assertion peut encore tenir.
• Gros potentiel de rattrapage sur les small caps
A des années lumières de ce mirage aux alouettes américain, je continue de constater que nos bonnes vieilles PME françaises continuent d’afficher une santé excellente comme le démontre ce graphique issu du travail du cabinet de recherche indépendant IDMidCaps qui a agrégé le chiffre d’affaires réalisé par l’ensemble des sociétés qui composent l’indice CMS (hors financière).
La conclusion est assez claire et montre que comparativement à 2006, année de référence (base 100), l’activité qui avait atteint un point bas au deuxième trimestre 2009 est aujourd’hui 30 points au-dessus. Inutile de vous rappeler que les valorisations boursières sont loin d’être revenues à celles de 2006… et donc qu’il reste du potentiel !
Source IDMidCaps
Indubitablement, la croissance devrait ralentir au cours des trimestres à venir. D’abord parce que le fameux effet de base (niveau de croissance enregistrée aux trimestres comparables de 2010) sera moins favorable. La véritable inconnue reste l’évolution de la conjoncture mondiale. Et cela aucun prévisionniste sérieux n’est en mesure de prédire ce que sera demain.
Si les Etats-Unis se déclarent en défaut de paiement, la perspective est très sombre. Mais en dehors d’éléments systémiques, je continue à croire (j’en suis réduit à cela) que l’amélioration de l’économie mondiale devrait se confirmer au cours des prochains trimestres. Même si les investisseurs commencent déjà à se tourner vers 2012…
* Décryptage : bénéfice net Le bénéfice net d’une entreprise est égal à la différence entre les produits (recettes des ventes) et les charges (d’exploitation, financières et exceptionnelles) engagées sur une période donnée (un trimestre, un semestre ou une année). En d’autres termes, c’est ce qui reste lorsque l’entreprise a payé tout ce qu’elle doit (fournisseurs, loyers, salaires et charges sociales, eau, gaz et électricité, assurances, contrats d’entretien, fournitures, réparations…) et les impôts. L’entreprise utilise ensuite ce bénéfice pour payer le dividende versé aux actionnaires et pour constituer des réserves financières ou couvrir des investissements. Prenons un exemple : la société A a vendu en 2009 des matériaux pour 100 millions d’euros, ce qui représente son chiffre d’affaires. Elle a dû payer ses fournisseurs, les salaires, les charges, le tout pour 90 millions. Son bénéfice net est donc de 10 millions. |
1 commentaire
Bonjour,
Classez vous « VIVALIS » dans les small caps ,et que pensez vous de cette Sté
Avec mes remerciements
cf