Sous la présidence de Donald Trump, les portes claquent comme dans un Vaudeville et les coups de théâtre s’enchaînent à une vitesse étourdissante. Sitôt Gary Cohn hors course, et sans attendre de lui désigner un successeur, Donald Trump entend signer dès ce jeudi après-midi (et au plus tard ce vendredi) le texte promulguant une hausse des tarifs douaniers sur les importations d’acier (+25%) et d’aluminium (+10%).
Seule concession aux objections du Congrès (probablement sous l’impulsion de Wilbur Ross, le Secrétaire d’État au commerce), les sanctions douanières seraient examinées au cas par cas pour chaque pays, avec la possibilité de consentir des exemptions, en tenant compte de critères comme l’impact potentiel sur la sécurité nationale.
Le Canada et le Mexique signataires de l’accord de libre-échange nord-américain (Aléna), pourraient par exemple bénéficier d’un traitement de faveur… ce qui ne serait pas le cas pour la Chine et surtout, la Corée du Sud.
Alors Wall Street tente de se rassurer, conscient que la stratégie de Donald Trump jouit d’un bon soutien populaire : il faut bien jouer les durs avant de lâcher du lest une fois que les lignes bougent. C’est la base de toute négociation – et l’Europe n’agit pas autrement avec le Royaume-Uni depuis le Brexit, sauf que personne ne sait vraiment vers quoi on s’achemine, faute de précédent historique.
UE et Etats-Unis : quelle est la pire situation ?
La France s’est déclarée partisane d’une « ligne dure » (réécouter les dernières déclarations de Michel Barnier) mais les formations eurosceptiques italiennes, arrivées largement en tête du scrutin législatif en Italie plaident pour un Brexit « intelligent », c’est-à-dire sans animosité à l’encontre de Londres et de la City.
Il ressort de ce qui précède que les Etats-Unis comme l’Union européenne sont victimes de profondes divisions concernant la manière de gérer leur avenir et leur rapport au monde.
Lesquelles sont les plus sévères et les plus lourdes de conséquences ? Ce sont peut-être les cambistes qui nous apportent une partie de la réponse, au travers de la vulnérabilité du dollar. Malgré une rémunération qui s’est accrue de 175 points en dix-huit mois sur le « 2 ans » et qui a plus que doublé sur le « 10 ans » dans cet intervalle, le dollar a perdu 20% de sa valeur !
Quelle protection offre un rendement de 2,25% ou de 2,9% quand la devise de référence perd autant ?!
Il est désormais impossible de faire l’impasse sur la question de fond : qu’est-ce qui plombe le dollar dans de telles proportions, face à des devises aussi mal en point que le yen (le Japon est en faillite) ou l’euro (les déséquilibres internes ne cessent de s’y creuser) ?
Ne serait-ce pas la conviction qu’en cas de nouvelle crise (éclatement des bulles, déficits trop criants, désintégration du pouvoir à la Maison-Blanche), et faute de marges de manœuvres suffisantes pour baisser les taux, la Fed n’aura d’autre choix que de se lancer dans un nouveau QE massif… qui achèvera de détruire le peu de confiance qui reste au dollar ?
2 commentaires
Bonjour , quelle stratégie financière peut on mettre en oeuvre contre le dollar us pour en tirer parti ? en sachant que celui ci s’effondrera et qu il fera s’effondrer toutes les bourses mondiales avec. Merci
P
ourriez-vous m envoyer un exemplaire de revue la bourse au qotidien Merci