Les constructeurs automobiles européens et plus particulièrement BMW, Daimler et Volkswagen, s’inquiètent. Engoncé dans sa vision protectionniste, déterminé à lancer des hostilités commerciales partout où il le peut, Donald Trump les a attaqués bille en tête.
Trump « se doit » de protéger Fiat Chrysler, Ford et General Motors. Leur permettre de gagner des parts de marché et, une fois de plus, caresser l’ouvrier américain dans le sens du poil. Pour ce faire, le président américain a réactivé le levier de la « sécurité nationale ».
La menace de droits de douane de 25% à l’entrée des États-Unis pèse maintenant sur les constructeurs automobiles européens et plus spécifiquement allemands, ces ambassadeurs de la Deutsche Qualität et symboles de la puissance commerciale de nos voisins.
Berlin va riposter, Berlin doit riposter, mais comment ?
Philippe Béchade rapportait hier que les experts envisagent la possibilité que l’Allemagne tente de négocier bilatéralement des conditions moins défavorables avec les Etats-Unis. Il s’agirait d’un nouveau coup de canif dans le contrat européen, étant néanmoins entendu que la solidarité intercontinentale relève de l’utopie depuis déjà plusieurs années.
La plupart des voitures allemandes vendues aux Etats-Unis sont produites… aux Etats-Unis
Pour ce qui me concerne, je vois mal Angela Merkel consulter ses alliés européens dans cette affaire et se démener pour obtenir à tout prix une réponse européenne commune, sachant que l’industrie automobile pèse 13% du PIB outre-Rhin. Et si le marché américain a moins d’importance aujourd’hui pour les grands constructeurs allemands (il représente moins de 10% des ventes globales de BMW, Daimler et Volkswagen), lesquels sont davantage focalisés sur l’Empire du Milieu, l’instauration des droits de douane créerait un manque à gagner certain.
Les discussions s’annoncent houleuses, mais l’Allemagne dispose d’un argument de poids. En effet, la plupart des voitures allemandes vendues outre-Atlantique sont produites aux Etats-Unis ! Trump est-il en train de torpiller à coups de fanfaronnade démagogiques les intérêts des travailleurs américains, ceux-là même qu’il cajole dans pléthore de ses discours ?
Il est vrai que le successeur de Barack Obama, qui aurait déclaré à Emmanuel Macron à l’occasion du voyage officiel du président français aux Etats-Unis le mois dernier souhaiter ne plus voir circuler aucune Mercedes sur la Cinquième avenue, n’est plus à un paradoxe près…
Bonne séance à tous,
Guillaume