Depuis quelques jours, on s’extasie sur la performance historique du CAC 40 sur ce dernier mois d’octobre, l’indice parisien ayant profité d’une progression mensuelle voisine des 10% (ce qui fait tout de même 120% en annualisé : c’est vertigineux)…
Cependant, un titre est complètement resté à l’écart de cette frénésie d’achat. Il s’agit de Publicis (FR0000130577), en baisse de 2,5% sur le mois passé, plus mauvaise performance de l’indice parisien sur cette période. Comment expliquer une telle chute ?
Des craintes autour de la croissance du groupe
Tout d’abord, le 3ème trimestre a été assez décevant pour le groupe français de communication, qui n’a généré une croissance organique que de 0,7% entre juillet et septembre, alors que les analystes l’attendaient à +2,1%.
De même, sur les 9 premiers mois de 2015, la croissance organique n’a pas dépassé 1%… Pire : le groupe a même averti que, sur l’ensemble de l’année 2015, la croissance organique stagnerait à ce même 1% au lieu des 2,5% prévus initialement. Le pire, c’est que ces prévisions sont inférieures à celles de ses concurrents : le géant Omnicom (US6819191064-OMC) attend une croissance de +6,1% de croissance, et Interpublic (US4606901001 IPG) de +7,1%.
Pourtant, une progression du chiffre d’affaires, même si elle se tasse, reste une progression…
Sauf que le marché ne réagit pas ainsi. Publicis n’a que très rarement déçu la communauté financière au fil des exercices et là, les investisseurs ne savent pas à quoi s’attendre. Il y a une réelle inquiétude quant à une potentielle réduction des dépenses publicitaires par les annonceurs qui essayent maintenir leurs marges.
Ce scénario va dans le sens des dernières statistiques communiquées, indiquant un fort ralentissement mondial.
La dernière étude de Zenith Optimedia va également dans ce sens : le cabinet d’études, considéré comme une référence en la matière, ne prévoit qu’une hausse de 4% des investissements publicitaires cette année, explicable par l’atterrissage brutal en Chine et les récessions russes et brésiliennes.
Néanmoins, et toujours selon la même étude, 2016 devrait être une meilleure année avec une croissance de 5% favorisée par les JO et l’élection présidentielle américaine.
Une sanction excessive du marché ?
Pour tout vous avouer, je trouve la sanction boursière exagérée car le groupe réalise plus de 50% de ses revenus dans la communication numérique.
De même, les synergies avec Sapient, racheté il y a tout juste un an, semblent désormais importantes. Le groupe américain, spécialisé dans le marketing et la communication numérique, apporte des relais de croissance évidents au groupe français. Enfin, la récente hausse du dollar va également apporter quelques points de croissance supplémentaire à Publicis sur l’ensemble de l’année.
Que faire alors sur le titre ? Pour ma part, j’ai le sentiment que le titre, après un recul de 22% en 6 mois, commence à revenir sur des niveaux attractifs.
Il me semble en effet que payer une telle valeur sur un PER de 13 n’est quand même pas excessivement cher, de sorte que je privilégie actuellement un rebond technique de l’ordre de 10% sur la valeur.