C’est indubitablement le feuilleton de l’été… tout est parti d’un article du Time, évoquant un rachat d’EURODISNEY (FR0010540740) par la Walt Disney Company (DIS), à la suite duquel une spéculation désordonnée s’est emparée du titre.
Jugez plutôt :
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Le 23 août, l’action clôture à 4,22 euros dans un volume de 17 059 titres. Puis c’est l’emballement… +22% vendredi 24 août à 5,15 dans un volume de 91 1931 titres, +32,4% à 6,82 euros le lundi 27 août pour un volume de 3 395 097 titres, un plus-haut de 8 euros le mardi 28 août avant de sévères prises de bénéfice et un retour à 6,41 euros mercredi soir. Les amplitudes sont gigantesques avec 20% du capital échangé en moins d’une semaine – sur la période, le titre prend 52%, ce qui en annualisé est colossal.
En fait, la rumeur est la suivante : la Walt Disney Company, actionnaire à hauteur de 40% d’EURODISNEY, envisagerait de racheter les actionnaires minoritaires. A terme, une sortie de la cote n’est pas exclue. Même si la capitalisation d’EURODISNEY est remontée à 250 millions d’euros, cela ne devrait pas poser de problèmes à Walt Disney qui pèse en Bourse pas moins de 90 milliards de dollars…
Pour le moment aucune confirmation n’a été apportée. On navigue donc à vue sur ce dossier et c’est ce qui fait sa dangerosité… Vous allez me dire que je suis encore un oiseau de mauvais augure et que je n’aime décidément pas les dossiers spéciaux. Ce n’est pas le cas. Je me pose tout simplement ces deux questions :
- L’opération aura-t-elle vraiment lieu ?
- A quel cours de Bourse pourrait se faire une telle opération ?
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Le petit groupe de particuliers qui a décidé de suivre les conseils de Mathieu, a eu la possibilité d’engranger deux gains – et pas des moindres – + 210%, et +253%…
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Les spéculateurs de ces derniers jours se souviennent sans doute du passé. Le titre cotait 13,50 euros lors de son introduction en Bourse en 1989 et même 30 euros pour son ouverture en 1992… On en est bien loin mais il faut bien dire toutefois que si le parc de Marne la Vallée est un vrai succès, ses résultats laissent encore à désirer – et c’est un euphémisme ! En cinq ans, la société a perdu plus de 200 millions d’euros et les derniers résultats publiés confirment que la mayonnaise financière a du mal à prendre.
Sur le premier semestre de l’exercice clos fin mars, la perte nette a atteint 120,9 millions d’euros – en nette augmentation par rapport à la perte nette de 99,5 millions d’euros de l’exercice précédent. De même, le chiffre d’affaires a reculé de près de 1% plombé par une baisse du taux d’occupation des hôtels à 79,8%, en recul de 3,6 points. Et le chiffre d’affaires du troisième trimestre, marquant le début des festivités pour célébrer les vingt ans de Disneyland Paris, a progressé de seulement 4,3% alors que l’ensemble des analystes prévoyait une progression à deux chiffres… Enfin, quand je parle de l’ensemble des analystes, je suis un peu trop optimiste… il n’y a guère que deux à trois analystes qui suivent la valeur.
Alors je m’interroge : pourquoi la Walt Disney Company irait surpayer EURODISNEY avec de tels résultats ? Pensez-vous vraiment que, du côté de la société américaine, on verse dans la philanthropie ? D’autant que d’ores et déjà – et quelque soit les résultats – le parc francilien verse de fortes redevances à sa maison mère, environ 5,7% de son chiffre d’affaires. Par ailleurs, n’oublions pas que l’endettement du groupe frise les 2 milliards d’euros. Vous le voyez, la mariée n’est pas si belle que cela et c’est la raison pour laquelle je vous conseille la plus grande prudence.
Rappelez-vous : en février 2001, l’action avait bondi jusqu’à 10,89 euros sur des intérêts chinois pour la société française. On connaît la suite avec un titre qui a plongé jusqu’à un plus-bas de 3,18 euros… Attention, je ne dis pas que l’histoire se répète. Je dis simplement qu’on entre dans des eaux troubles, il y a encore bien trop d’incertitudes.
D’un point de vu fondamental, l’action ne vaut pas 6,50 euros… D’un point de vu spéculatif, tout est dans les mains de Walt Disney Company… Prudence, prudence, prudence…