Au lendemain de l’annonce du sauvetage de BMPS par l’Italie, pour un coût de 5,4 Mds€ et en contradiction directe avec les règles de l’Union bancaire rentrée en vigueur il y a 18 mois, la Finlande réitère ses menaces déjà proférées lors de l’éclatement de la crise grecque.
« Pas un euro pour Athènes ! » avait prévenu à l’époque Helsinki. « Elle ne restera pas membre de la zone euro à n’importe quel prix ; tous les scénarios sont envisagés, y compris abandonner la monnaie commune européenne ».
La Commission européenne vient d’accorder son feu vert au plan de sauvetage de Banca Monte dei Paschi di Siena par l’Etat, c’est-à-dire l’argent du contribuable, plus quelques gros créanciers institutionnels après que la tentative de recapitalisation de 5 Mds€ sur les marchés financiers a lamentablement échoué.
Monte Paschi va par ailleurs transférer la bagatelle de 26 Mds€ de créances douteuses vers un véhicule de défaisance financé par des fonds privés (des spécialistes des junk bonds), puis céder ou fermer les activités autres que celles de « banque de détail et financement des PME ».
Et 26 Mds€, c’est à peu près la moitié du montant de la dette grecque « à risque » découverte lors de l’éclatement de la crise en 2010 (ensuite, l’addition grimpera rapidement à plus du double). Ben voyons, les Grecs peuvent allés se faire voir… en revanche, les banques italiennes doivent absolument être sauvées sinon le système financier nous fait un Lehman bis, en beaucoup plus violent. Deux poids, deux mesures, on connaît la chanson.
On peut comprendre que les Finlandais soient tentés de quitter le Titanic avant son naufrage. Car ce qui est sûr, c’est que la crise de la zone euro est en train de ressurgir, comme nous l’avions prévu avec Simone Wapler dans cette interview :
Et après avoir vu cette vidéo, n’oubliez pas non plus de vérifier si votre banque est solide.
1 commentaire
En reprenant votre article et en remplacant italien par espagnol on assiste au même « motus operandi » (façon d’opérer) que pour les créances bancaires espagnoles adossés à des projets ou crédits immobiliers pourris qui ont fait l’objet de la création d’une bad bank ou structure de defeasance.
Donc ce qui a réussi pour les créances bancaires pourries espagnoles ne pourrait pas réussir pour la version italienne (mettre la poussière sous le tapis ne résoud pas tout) mais cela donne du temps pour que l’embellie économique permette d’apurer petit à petit ce stock de créances dites insolvables..