En février dernier, Solocal Group (FR0012938884) pesait 193 M€ en Bourse. Aujourd’hui, elle ne pèse plus que 118 M€, cote autour de 3 €, perd 35% en 3 séances, mais c’est bien peu face à la chute de… 99% de sa valeur en 10 ans. Le coup est dur pour l’ex-Pages Jaunes.
Solocal est dans une situation plus que délicate
Cette descente aux enfers, nous en avons déjà parlé, est essentiellement due à une situation financière plus que compliquée. Car si, en février, la bonne nouvelle était que l’endettement avait été diminué de 45 M€… et reste encore supérieur au milliard !
Rendez-vous compte : une société qui pèse à peine plus de 100 millions d’euros en Bourse est endettée de plus de 1 milliard.
Solocal va devoir faire face à deux remboursements : le premier de 799 M€ en mars 2018, puis un second de 350 M€ en juin 2018. Pour ne rien arranger, à l’heure où les grandes entreprises se financent à des taux inférieurs à 2%, la société paye 6%… ce qui implique plus de 60 M€ de frais financiers par an !
Le pire, c’est que l’activité recule… Sur le premier trimestre, le chiffre d’affaires est en baisse de 8% à 190 M€ pour un résultat net en repli de 8% à 11 M€. La marge d’EBITDA devrait passer à 28% sur l’exercice, contre 31% en 2015.
Solocal fait-elle les bons choix pour son avenir ?
Le propriétaire des Pages Jaunes et de Mappy a dû, en quelques années, opérer une transformation draconienne, abandonnant complètement son modèle traditionnel pour un modèle digital. A-t-elle réussi son pari ?
De toute évidence : non. La marque est loin de marquer les esprits, d’être une référence et d’avoir su se positionner dans cet univers ultra-concurrentiel. Qui a besoin d’utiliser les Pages Jaunes quand une recherche internet vous procure les mêmes réponses ?
Si l’avenir du groupe est encore très incertain, il passe évidemment par une réduction de sa dette financière. Sauf qu’une conversion de sa dette en capital provoquerait une énorme dilution. On créerait alors un nombre très important d’actions en échange de la dette…
Pour les actionnaires, il est donc difficile de trouver des motifs d’espoir. Les agences de notation sont plus que pessimistes. Le groupe est, par exemple, noté Caa2 chez Moody’s au 18e rang d’une échelle qui en compte 21.
Franchement… même si je trouve au patron du groupe, Jean-Pierre Remy, de grandes qualités intellectuelles, j’ai du mal à penser que Solocal verra le bout du tunnel.
Car en réalité, je pense que c’est tout le business model et l’activité même de SOLOCAL qui doivent être repensés… pour être utiles.