Cher lecteur,
Sur le plan footballistique, c’est pour l’heure une énorme déception, avec un seul point pris lors des deux premières rencontres du Mondial russe, un Lionel Messi transparent, un gardien consternant et un manque criant de cohésion.
Sur le plan économique, ce sont, dans un relatif anonymat, des fondamentaux suffisamment ébranlés pour appeler le FMI à la rescousse, ce pour la deuxième fois depuis le début du XXIe siècle.
Etant donné la forte dépréciation du peso depuis le début de l’année, le Fonds a consenti un prêt d’un montant global de 50 Mds$ divisé en trois tranches dont la première, de 15 Mds$, a été encaissée vendredi dernier. En contrepartie, le président Mauricio Macri s’est engagé à mettre en œuvre des réformes afin de réduire le déficit budgétaire, avec l’objectif très – trop ? – ambitieux de rétablir l’équilibre d’ici 2020.
Une grève générale ce lundi
La colère monte et les syndicats ont appelé ce lundi à la grève générale, redoutant que le FMI, très controversé en Argentine depuis le tristement célèbre défaut de paiement de 2001, ne plante le dernier clou dans le cercueil du petit peuple. Tout cela n’arrangera pas la cote de popularité du successeur de Cristina Kirchner, qui s’était déjà mis une bonne partie des classes populaires à dos en promulguant un décret d’amnistie pour les exilés fiscaux et en supprimant des subventions pour les ménages les plus défavorisés, ce qui alourdit considérablement le poids des factures d’eau, d’électricité et de gaz.
D’une façon générale, le recours au FMI, qui n’a pas été ratifié par le Parlement, consacre l’échec de la politique de Mauricio Macri. Il intervient par ailleurs l’année même où l’Argentine préside le G20 et un an avant le retour du pays dans l’indice MSCI « marchés émergents », prévu pour mi-2019.
La colère monte en Argentine, et ça grimace également en Turquie. Alors que la livre turque a elle aussi fortement reculé depuis le début de l’année, un mouvement baissier caractéristique des pays émergents (mais qui à en croire Jim Rickards, devrait s’inverser cet automne avec la très probable pause de la Fed dans sa politique de normalisation monétaire), les résultats des élections législatives d’hier ont conforté le président Recep Tayyip Erdogan, en poste depuis quinze ans. Philippe Béchade a consacré son article du jour à ce scrutin controversé.
Bonne séance à tous,
Guillaume