L’IFO est un indice très suivi par les intervenants en général, et plus particulièrement par ceux qui, comme moi, traitent sur le Forex. En effet, c’est un des indicateurs les plus suivis de la zone euro car il couvre une très large frange de l’économie et son résultat reste assez bien corrélé à toute la zone euro dont l’Allemagne se place en chef de file.
Il va être publié tout à l’heure, à 10h30. Vous avez donc un peu plus de deux heures pour comprendre en quoi il va impacter le marché des devises, et surtout, comment le jouer. Ne perdons pas de temps, allons-y.
◊ L’IFO, c’est quoi ?
L’IFO a été créé pour mesurer le climat des affaires. En clair, grâce à un sondage adressé à plus de 7 000 entreprises des secteurs de l’industrie, de la construction, de la vente en gros et de la distribution, l’institut allemand va tenter de déterminer à la fois l’état actuel du business mais également l’attente à 6 mois des entrepreneurs sur leur situation.
Vous retrouvez ci-dessus les quatre secteurs concernés par cet indice et qui permet de voir au-delà du chiffre global les différences d’évolutions entre les secteurs : l’industrie manufacturière, la construction, les ventes en gros et les ventes au détail. Par exemple, on voit ici très bien que la construction, malgré une tentative de rebond entamée par les autres secteurs, peine à trouver un second souffle et tend à poursuivre sa tendance baissière.
◊ Comment je l’utilise ?
Faisons tout d’abord un point sur la situation de l’indice depuis la crise afin de mieux évaluer sa valeur. Le graphique ci-dessous représente le climat des affaires mesuré des 57 derniers mois soit depuis 2005.
Depuis son plus bas en mars en 2009, à 82,20 points, l’indice n’a cessé de progresser pour atteindre le mois dernier 91,30. Le fait le plus marquant est sans doute également le croisement des deux courbes qui atteste concrètement le retour de la confiance chez les entrepreneurs.
Je vous recommande de surveiller tout particulièrement l’écart entre les attentes et la situation réelle : cela pourrait être synonyme d’euphorie et nous exposer ainsi à de fortes déceptions et craintes si l’évolution ne se révèle pas aussi bonne que prévue. Car cet indice, n’est qu’un indice « sentimental », : il n’indique que l’état d’esprit des chefs d’entreprise.
Ce sondage se révèle assez simple, les entrepreneurs ont le choix entre trois réponses pour caractériser leur situation actuelle : « bonne », « satisfaisante » ou « faible ». Tout comme ils ne peuvent caractériser leurs attentes que par : « plus favorable », « inchangée » ou « moins favorable ». L’institut mesure ensuite l’indice par la différence entre les opinions extrêmes.
Ainsi calculé, nous avons donc deux volets de l’indice qui ont toute leur importance : le climat actuel des affaires mais aussi le climat attendu des affaires dans les six mois à venir, et qui donne ainsi une représentation assez fiable des attentes des décideurs allemands.
◊ Aujourd’hui donc soyez prêt à suivre l’IFO
Ce vendredi, nous connaîtrons le résultat de la dernière enquête pour le mois d’octobre. Le consensus table, comme la semaine passée, sur un indice à 92,30 points.
Le mois dernier pourtant, malgré une hausse, l’indice avait légèrement déçu en ne ressortant qu’à 91,30. Déjà j’évoquais avec vous dans ces lignes le risque de l’excès d’optimisme qui semble frapper les analystes. Je vous expliquais également, dans mes différents articles, les pièges à éviter lors de la publication de statistiques pour jouer le Forex.
L’IFO est toujours très difficile à jouer car il est souvent suivi des statistiques sur l’immobilier aux Etats-Unis, ce qui rend le marché nerveux et peut conduire à des mouvements d’interprétation des chiffres plutôt flous — voire même complètement à contre-sens. C’est ce qui est arrivé en août dernier, où malgré un chiffre très bon, l’euro avait plongé d’une centaine de pips après l’annonce.
Si j’évoque cette configuration, c’est que j’ai le sentiment que nous pourrions assister à la même réaction ce vendredi sur les marchés avec à la fois le risque d’une déception réelle de la part des analystes avec un chiffre inférieur aux estimations, mais aussi une déception de l’attente, car le potentiel d’optimisme étant bien consommé sur les marchés, il va falloir de réels exploits statistiques pour maintenir le cap.
En attendant, je serai toute la journée devant mes écrans pour mes abonnés… et vous ?
Bons trades !