Les temps sont décidément bien difficiles pour le géant publicitaire britannique WPP, qui semble tomber de Charybde en Scylla.
Le titre cède encore 1,2% à la mi-journée à Londres et sous-performe assez nettement le Footsie 100. Il accuse désormais un repli de près de 20% sur un an.
Les investisseurs ont il est vrai matière à bouder le groupe, devenu coutumier des publications décevantes et dont les perspectives ne sont guère réjouissantes. Si le recul de 4% du chiffre d’affaires du premier trimestre à 3,55 Mds£, imputable à un effet devises défavorable, était attendu par le marché, Eric ajoutait le mois dernier que WPP a signé en 2017 sa pire performance annuelle depuis la crise financière, avec en particulier une érosion de 17,5% du bénéfice opérationnel.
Un grand patron à remplacer
A ces chiffres peu engageants s’ajoute l’épineuse question de la succession de Sir Martin Sorrell, 73 ans, prototype du self-made man qui n’en a pas moins été poussé vers la sortie début avril par le board après une enquête interne portant sur des irrégularités financières. Roberto Quarta a repris les commandes à titre temporaire, mais on ignore toujours qui sera le nouveau CEO « durable » de WPP.
Le groupe jettera-t-il son dévolu sur Keith Weed, l’actuel « dir com » d’Unilever ? Sur Tim Armstrong, à la tête d’Oath, la filiale de contenus digitaux de Verizon ? Sur Jerry Buhlmann, directeur général de Dentsu Aegis Network, filiale du mastodonte japonais Dentsu et un autre grand nom de la publicité outre-Manche ?
HSBC se tourne vers Omnicom
En attendant de trancher, WPP aurait, à en croire le très sérieux Wall Street Journal, perdu le budget de HSBC. Un nouveau coup dur pour le groupe britannique, « délogé » par son concurrent américain Omnicom, et un contrat de 20 M$ de chiffre d’affaires annuel (selon les estimations du quotidien économique américain) qui passe à la trappe.
Je me suis entretenu avec Eric au sujet de WPP et il m’a confié sans ambages « préférer Publicis », même si le titre se paie « de 15 à 20% moins cher que la moyenne du secteur ». Il a également jugé « logique » la décote du titre après le départ de Sir Martin Sorrell, une grande perte selon lui.
Eu égard à la piètre qualité du newsflow, je pense qu’il est préférable de se tenir à l’écart du dossier.
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