Cher lecteur,
Ô surprise ! Le CAC40 cède plus de 1% ce matin et cela fait bien longtemps que les investisseurs n’avaient pas ressenti le besoin de souffler. S’il est prématuré de parler de vrai coup de mou, la tendance haussière, si solide et d’une longévité rarissime, pourrait bien avoir vécu.
Ce serait la moindre des choses au regard du caractère irrationnel de cette frénésie acheteuse, dont Philippe Béchade nous rappelait hier qu’elle se déroule qui plus est dans des volumes très faibles, voire indigents.
Dans l’immédiat, l’indice vedette est repassé sous le seuil des 5 600 points, pénalisé par un regain de tensions géopolitiques imputable, je vous le donne en mille, à l’inénarrable Donald Trump, qui après avoir fait des pieds et des mains pour se mettre Kim Jong-un dans la poche, a évoqué un report voire une annulation de sa rencontre avec son homologue nord-coréen. Le locataire de la Maison-Blanche s’est également déclaré mécontent de l’évolution des discussions avec Pékin et on sait que le différend commercial sino-américain préoccupe beaucoup les marchés ces dernières semaines.
Autre élément susceptible d’expliquer la baisse : les tergiversations du président italien Sergio Mattarella concernant la désignation au poste de président du Conseil de Giuseppe Conte, un juriste inconnu du grand public, mais qui était censé avoir mis d’accord Matteo Salvini et Luigi di Maio, les patrons respectivement de La Ligue et du Mouvement 5 étoiles.
Concernant les valeurs cotées à Paris, les pétrolières et parapétrolières sont à la peine alors que l’Opep pourrait décider d’augmenter sa production dès le mois de juin. Total cède notamment 2,8% et sous-performe donc largement le CAC40. Or le géant pétrolier fait en quelque sorte office de baromètre. Car comme Gilles nous l’explique dans son article du jour, si Total (9% de l’indice phare à elle seule) consolide, le CAC40 n’y échappera pas. A surveiller comme le lait sur le feu…
Bonne séance à tous,
Guillaume