Pour ceux qui comme moi suivent de près l’actualité des smallcaps depuis longtemps, la demande formulée la semaine dernière par Toupargel (FR0000039240-TOU) de l’ouverture d’une procédure de sauvegarde résonne comme un coup de tonnerre. Le conseil d’administration du spécialiste de la livraison à domicile de produits surgelés a également demandé de procéder à une déclaration de cessation des paiements auprès du Tribunal de Commerce de Lyon.
C’est donc le chant du cygne pour ce groupe en proie à un recul constant de ses revenus depuis plusieurs années (corollaire des mutations du secteur et de l’érosion de sa clientèle) et qui, comme je l’ai indiqué dans mon livre Ce qu’on ne vous dira jamais sur les marchés financiers, avait décidé de suspendre le versement de son dividende en 2012. Un coup très dur porté aux actionnaires, jusqu’alors choyés par la direction.
Et si le cours de Bourse ne s’en est jamais vraiment remis, je ne pensais pas que la situation était si grave pour Toupargel, même si les chiffres n’étaient guère encourageants. Depuis 2012, le chiffre d’affaires est ainsi passé de 327 à 271 M€, tandis que les pertes nette et opérationnelle courante ont atteint respectivement 7,6 et 10,6 M€ au titre de l’exercice 2017.
Publiés fin septembre, les comptes du premier semestre 2018 n’ont pas été de meilleure facture, avec un repli de 8,8% du chiffre d’affaires à 123,3 M€, une perte opérationnelle courante de 7 M€ (-5,8 M€ au terme des six premiers mois de 2017), une perte nette de 4,9 M€ (-4,2 M€ un an plus tôt) et un endettement net supérieur à 30 M€.
Un business model en question
La signature concomitante il y a près d’un an jour pour jour d’un contrat de prêt senior de 15 M€, d’une opération de cession-bail immobilière de 15 M€ et d’un apport de 10 M€ des principaux actionnaires de la société n’a donc pas suffi à redresser la barre et se pose désormais la question de savoir si vendre des surgelés en les livrant à domicile reste un business model intéressant.
Concernant Toupargel, le consommateur passe une commande en ligne ou par téléphone pour être livré à domicile. Charge ensuite au groupe de le livrer sous 48 heures dans un créneau d’une heure et sur toute la France. Pas évident lorsqu’on regarde les nouvelles habitudes de consommation et surtout la disruption caractéristique du secteur de la distribution.
Bien sûr, Toupargel aspire à étoffer son offre, comme en témoigne la signature en octobre dernier d’un partenariat avec la chaîne de magasins bio Naturalia pour la distribution de produits alimentaires frais et secs, mais le mal apparaît aujourd’hui profond…
Créé en 1947, le groupe a commencé à tirer son épingle du jeu en 1969 avec le début de la vente de produits surgelés à domicile en camions-magasins. Vingt-huit ans plus tard, il a été introduit en Bourse au Second Marché. Son parcours a toutefois été heurté ces dernières années, l’action ayant chuté de près de 85% sur dix ans et de quelque 57% sur un an. Résultat : la capitalisation de Toupargel n’est plus aujourd’hui que de 21 M€.
Le titre est suspendu de cotation depuis les annonces de la semaine dernière et il est probable que les actionnaires éprouvent des difficultés à récupérer leur mise. Et même si la société peut encore être sauvée, la famille Tchenio restant en mesure de la recapitaliser en partie, il subsiste à mes yeux bien trop d’incertitudes pour revenir sur le dossier.
2 commentaires
excellent votre commentaire sur toupargel j’etais actionnaire de cette societè liquidée
j’aimerais pouvoir avoir une attestation confirmant ma perte
je pourrais en avoir besoin pour justifier une moins value auprès de l’administration fiscale
a qui m’adresser pour avoir cette attestatin
cordialement
excellent votre commentaire sur toupargel j’etais actionnaire de cette societè liquidée
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cordialement