Et voilà, la tendance haussière a survécu jusqu’à l’ultime séance du 3e trimestre. Alors bienvenue dans le 4e qui démarre dans un calme très singulier puisque la Deutsche Bank ne peut pas venir plomber l’ambiance : les Bourses allemandes sont fermées pour cause de fête de l’unité nationale.
Avant de nous pencher sur les perspectives du 4e trimestre, il nous apparaît utile de comparer les performances boursières des différentes places de marché.
Wall Street a clôturé le trimestre sur des performances singulièrement disparates avec +2% pour le Dow Jones et le S&P 500 et un tonitruant +10,5% pour le Nasdaq Composite et le Nasdaq-100 (sur le trimestre donc).
Pour mieux comprendre le fonctionnement psychologique des opérateurs depuis le grand frisson du Brexit, leur appétit de coups spéculatifs rapide (par opposition au « buy & hold » à la Warren Buffett)… quel meilleur exemple que l’IPO de Nutanix (NTNX-Nasdaq) le vendredi 30 septembre dernier ? Proposé à 16 $ (après relèvement in extremis de la fourchette de +20%), la cotation a démarré à 26 $ et s’est achevée à 37 $, soit pas loin de +130%.
Nutanix, c’est la technologie de l’avenir (compression du stockage de données numérique pour rendre les serveurs numériques plus efficaces). L’introduction, prévue en février dernier, avait été repoussée car les conditions de marché n’étaient pas bonnes – mais tout était rapidement rentré dans l’ordre, beaucoup plus rapidement que le temps nécessaire au dépôt d’un nouveau dossier d’introduction.
Des investisseurs ont même payé jusqu’à 39,4 $ (au lieu de 16 $) peu avant la clôture : Nutanix est passé en quelques heures d’une valorisation un peu supérieure à 2,2 Mds$ à plus de 5 Mds$… et le cours du titre intègre déjà plusieurs années de profits du business plannon encore réalisés. Pour rappel, l’entreprise avait dégagé 125 M$ de pertes en 2015, mais pas de problème.
La valeur boursière de Nutanix et de ses 1 800 employés vaut le tiers de celle de Deutsche Bank et ses 80 000 salariés.
Vous nous direz que vu la situation comptable de la Deutsche Bank, ce super-Lehman nucléaire, pourrait aussi bien ne plus rien valoir du tout et engloutir au passage l’épargne ou la trésorerie de 20 millions de clients particuliers et institutionnels (la DB était le plus gros actionnaire des entreprises allemandes, cotées ou non… et est au capital de « tout ce qui compte » outre-Rhin).
En effet, Deutsche Bank a vu sa capitalisation fondre de 25 Mds€ (milliards, oui) en moins de 12 mois et de 45 Mds€ depuis janvier 2014… Mais ce n’est que de la valeur virtuelle : ce qui est grave, c’est l’ampleur de la perte de confiance amorcé en fin de semaine dernière avec ce qui s’apparente à un bank-run. Mais nous verrons cela en détail demain car nous prendrons le temps d’observer les zones d’ombre de la méga-banque-systémique-qui-risque-de-faire-sauter-le-casino-financier.