Le président turc Recep Tayyip Erdogan vient de promouvoir son gendre Berat Albayrak au poste de ministre des Finances et du Trésor.
Il occupait jusqu’à présent le poste de ministre de l’Énergie (l’occasion pour lui, d’après de nombreux documents Wikileaks, de s’impliquer dans la contrebande transfrontalière de pétrole avec l’Etat islamique en Syrie). La Russie avait dénoncé cette collusion lors de la crise diplomatique entre les deux pays en 2015, et bombardé certains de ces convois, avant de signer un accord gazier turco-russe en octobre 2016.
Les liens sulfureux du gendre d’Erdogan et l’alliance fragile avec Washington
Berat Albayrak aurait, selon le trafiquant d’or turco-iranien Reza Zarrab, été impliqué dans la reprise des transactions en or avec l’Iran, afin de contourner l’embargo américain sur ce pays, qui expose ceux qui recourent au dollar. L’affaire, jugée aux Etats-Unis, peut aboutir à de sévères sanctions américaines à l’encontre de six banques turques.
Si la Turquie est encore membre de l’Otan, qu’en serait-il en cas de sanctions financières déclenchées par Washington ?
Et pour ceux que le tropisme familial et autocratique d’Erdogan inquiète, Donald Trump s’empressera de les rassurer : son gendre Jared Kushner a le rang de conseiller aux affaires étrangères sur la zone Proche-Orient et sa fille est conseillère spéciale à la Maison-Blanche avec un niveau d’accréditation élevé… et tout se passe merveilleusement bien à Washington.
Mais, contrairement à Berat Albayrak, ce ne sont ni Jared Kushner ni Ivanka Trump qui vont décider des orientations économiques américaines, ni du budget alloué au Pentagone.
Protectionnisme : après les escarmouches, la « guerre totale » ? ça y ressemble furieusement !