Cher lecteur,
Si, d’une façon générale, les petites capitalisations résistent plutôt bien de l’autre côté de l’Atlantique, il n’en est pas de même sur le marché français.
Le semestre débute certes sur des bases assez encourageantes, avec un CAC40 qui prend désormais près de 2% depuis le 1er janvier et vient de repasser le seuil des 5 400 points, mais dans le même temps les indices CAC Small et CAC Mid & Small affichent un bilan négatif.
Préoccupation majeure des investisseurs, la guerre commerciale n’est pas sans impact pour ces valeurs, d’autant que ses conséquences restent très difficiles à jauger à ce stade, quand bien même Bruxelles et Pékin n’ont aucunement l’intention de subir les tours de vis protectionnistes de Washington sans réagir.
A titre d’exemple, et sachant que l’ambassadeur américain à Berlin a récemment lâché du lest sur ce point, Donald Trump ira-t-il au bout de son idée de droits de douane de 25% sur les constructeurs automobiles européens(et allemands en particulier), ce qui aurait aussi un impact pour les équipementiers cotés à Paris ? Une chose est sûre : le président américain, coutumier des déclarations et tweets lapidaires, par tempérament ou par jeu, sème le trouble auprès des opérateurs.
▶ Fournir des guidances n’est pas indispensable !
Il serait toutefois injuste d’imputer le coup de mou des small et mid caps à la seule guerre commerciale, dont je souligne qu’elle affecte principalement les valeurs liées à l’industrie. En effet, les ESN qui font partie de cette catégorie sont actuellement survalorisées et plusieurs avertissements sur résultats sont venus noircir encore un peu plus le climat général.
Nexans et Assystem ont en particulier dû revoir leurs prétentions annuelles assez nettement à la baisse et en ont été quittes pour un gros gadin boursier. Mercredi dernier, Trigano, véritable success story boursière depuis cinq ans, a pour sa part enregistré un recul de ses revenus trimestriels en données organiques, ce qui a entraîné une chute de près de 20% du titre !
Eric Lewin nous en dit plus sur ces trois décrochages retentissants dans son article du jour, mais pour ce qui me concerne, je persiste et je signe : fournir des guidances est loin d’être une impérieuse nécessité !
« Donner des indications au marché peut soutenir le titre et rassurer les actionnaires, mais plus dure est la chute si les objectifs ne sont pas atteints, quelles que soient les raisons de l’échec », écrivais-je le 20 juin dernier à la suite des déboires de Nexans, d’Elior et d’Iliad. Trois semaines plus tard, force est de reconnaître que d’autres sociétés l’ont encore appris à leurs dépens.
Il reste des cas où le silence est d’or…
Bonne séance à tous,
Guillaume