Par Mathieu Lebrun analyse technique et responsable d’un service de trading sur CFD
Après une année 2009 particulièrement difficile pour l’ensemble du secteur des jeux vidéo — le marché s’est replié d’environ 10% l’année dernière –, l’année 2010 s’annonce globalement stable pour la plupart des intervenants.
Face à cette stabilisation, et dans l’hypothèse de renouer, à terme, avec les chiffres de croissance des années précédentes — notamment 2008 qui avait connue une croissance de près de 20% –, il m’a semblé intéressant de jeter un oeil sur deux acteurs hexagonaux : Ubisoft et Atari.
Lors de leurs dernières publications, les deux groupes ont en effet plutôt rassuré le marché.
◊ Ubisoft, la hausse devrait se poursuivre
Le 12 juillet dernier, le groupe a communiqué au marché une estimation de son chiffre d’affaires du premier trimestre. Le moins que l’on puisse dire c’est que cela semble avoir rassuré les investisseurs. En effet, le lendemain de l’annonce, l’action s’est littéralement envolée de près de 15% dans d’importants volumes de transaction.
L’éditeur de jeux vidéo évalue, en effet, à 160 millions d’euros les ventes sur la période, soit une progression de 93% par rapport à l’année dernière. Ce qui a surtout plu au marché, c’est que ce chiffre est supérieur aux dernières estimations du groupe données en janvier dernier — estimé alors à 145 millions d’euros.
Depuis, Ubisoft a vu son actionnaire et concurrent Electronic Arts sortir de son capital. Si d’un côté cela retire le côté spéculatif de la valeur — les rumeurs d’OPA de la part d’Electronic Arts sur le solde du capital ont été monnaie courante ces dernières années –, l’arrivée du Québec au capital, nouvel actionnaire avec une prise de participation d’environ 4,5%, permet d’assurer une certaine visibilité au groupe français.
Techniquement, le gap haussier ouvert le 12 juillet a permis au titre de sortir par le bas de son ancien canal descendant. Du côté des indicateurs techniques journaliers, le MACD a validé une divergence haussière et il évolue désormais au-dessus de sa ligne de signal. En conséquence, et tant que le support des 6 euros n’est pas enfoncé, une poursuite de la hausse est à favoriser au cours des prochaines semaines.
◊ Atari regagne l’intérêt des investisseurs
Le 26 mai dernier, la société a publié ses résultats annuels. Sur l’exercice 2009/2010, la perte nette a été réduite à 19,4 millions d’euros — contre un résultat net déficitaire de près de 222 millions d’euros sur l’exercice antérieur. Le marché a particulièrement apprécié la performance opérationnelle. En effet, le résultat d’exploitation courant s’affiche en perte de seulement 22 millions d’euros, soit une perte près de trois fois moins importante que celle enregistrée en 2008/2009.
Dans la lignée de cette tendance, les perspectives affichées par le groupe sont du même ordre : une « amélioration considérable du résultat opérationnel courant à chacun des semestres de l’exercice fiscal 2010/2011« . Il n’en fallait pas plus pour que le titre retrouve les intérêts des investisseurs, comme nous allons le voir ci-dessous.
Graphiquement, cette annonce s’est traduite par une forte poussée haussière dans des volumes délaissés depuis plus de deux ans. Du côté des indicateurs techniques, on notera que l’oscillateur RSI reste soutenu par une ligne de tendance ascendante ascendante.
Sur cette valeur, il y a donc fort à parier que le gap haussier ouvert sur les 3,50 euros contienne les prises de bénéfices de ces dernières semaines. Aussi, et tant que les 3,49 euros ne sont pas enfoncés, une nouvelle vague de hausse est à attendre sur le titre. Les objectifs de Fibonaccci sont situés, d’une part à 5 euros, mais également en extension sur les 5,50 euros.
En conclusion, la réponse à l’intitulé de ce billet coule de source : non, le meilleur est à venir ! Alors si l’on peut patienter encore quelques semaines le temps que la consommation se redresse, il va malgré tout assurément falloir surveiller la fin d’année dans ce segment de marché.