Le Footsie 100 s’adjuge plus de 0,3 à 15h heure de Londres. Le marché britannique suit donc la tendance haussière observée en Europe en ce début de semaine, alors même que David Davis, le ministre qui devait négocier le Brexit, a claqué la porte hier, rejoint aujourd’hui par Boris Johnson, ministre des Affaires étrangères.
Philippe Béchade vous le disait tout à l’heure dans ces colonnes : il s’agit là d’un « gros revers politique pour Theresa May, plus fragilisée que jamais ». Dans le même temps, « le sentiment grandit que la question du Brexit s’apparente à un canard sans tête »…
De fait, la sortie britannique de l’Union européenne, votée il y a déjà plus de deux ans, commence à ressembler à une arlésienne… ou à tout le moins à un gloubi-boulga politico-politicien. Se dirige-t-on vers une sortie « soft », avec des liens étroits qui se perpétueraient entre le Royaume-Uni et le continent ? Vers un Brexit « dur » synonyme de schisme profond entre Londres et Bruxelles ?
Boris Johnson démissionne à son tour
Pendant que des millions de Britanniques prennent conscience des conséquences de l’audace de leur vote de juin 2016 et du sentiment de sécurité que confère une appartenance au processus de construction européenne, pour perfectible et même imparfait qu’il soit, Theresa May a en tout cas des raisons de s’inquiéter.
Au surlendemain de l’obtention du précieux soutien de son gouvernement à son plan de sortie âprement débattu et négocié, lequel prévoit en particulier « une zone de libre-échange des biens » avec l’UE, mais sans libre circulation des personnes (ce qui ne peut évidemment que satisfaire l’électorat nationaliste), l’annonce de la démission de David Davis, tenant d’un « hard Brexit », présage en effet d’une nouvelle période de troubles : Boris Johnson, ministre des Affaires étrangères et eurosceptique notoire, a également annoncé sa démission ce lundi après-midi.
Sans parler de l’examen minutieux à venir de ce plan par la Commission européenne, dont il y a tout lieu de penser qu’elle ne se précipitera pas pour signer un éventuel accord et ergotera sur tout.
Theresa May n’a certes jamais fait l’unanimité, mais le départ de David Davis accroît tout de même la possibilité d’un renversement. On souhaite bien du plaisir à celui ou celle qui lui succéderait…