L’acier, l’aluminium et maintenant l’automobile. L’« America First » du patriote et volontiers jobastre Donald Trump, fil d’Ariane d’une politique protectionniste forcenée, d’obédience reaganienne, et qui en déstabilise plus d’un de ce côté de l’Atlantique comme en Chine, touche un nombre croissant de secteurs.
Se posant en défenseur de l’ouvrier américain, comme il l’avait fait durant sa campagne, le président américain joint les actes à la parole et entend choyer son électorat. Son administration a en effet ouvert hier une enquête sur les importations de voitures, de camions et de pièces détachées aux Etats-Unis. L’objectif est bien entendu de protéger les mastodontes Ford et autres General Motors en plaçant un gros caillou dans la chaussure des constructeurs étrangers.
L’argument massue de la sécurité nationale
La Maison-Blanche a invoqué la sacro-sainte « sécurité nationale » et s’est appuyée sur le même cadre législatif que celui qui a permis l’instauration de droits de douanes sur l’acier et l’aluminium en mars dernier. De tels droits pendent désormais au nez des constructeurs européens et chinois, qui, selon des sources au fait du dossier, pourraient se situer dans une fourchette comprise entre 20 et 25%.
Les Etats-Unis étant actuellement le deuxième marché d’exportation des constructeurs allemands, ces derniers sont à la peine au sein d’un Dax qui évolue juste en dessous de la ligne de flottaison. Volkswagen, Daimler et BMW abandonnent ainsi respectivement 3,06, 3,10 et 3,17% en début d’après-midi.
A Paris, Renault et Peugeot se replient pour leur part de 1,66 et 1,98%. Nos deux étendards se seraient volontiers passé de ce nouveau coup de sang trumpien après la sortie fracassante des Etats-Unis de l’accord iranien, qui a passablement assombri leur horizon dans un pays où ils avaient une très belle carte à jouer.