C’est un très beau dossier, déjà évoqué dans ces colonnes en septembre dernier. Une société en perpétuelle ascension, qui voit son activité progresser et sa rentabilité s’améliorer à chaque exercice.
Après une année 2018 assez compliquée sur le plan boursier, Visiativ (FR0004029478-ALVIV) a repris sa marche en avant en 2019 et démarre 2020 sur des bases solides. En hausse de 57% sur un an, l’action du spécialiste rhodanien de la transformation numérique semble néanmoins en avoir encore sous le pied. Tel est tous les cas le sentiment d’Eric Lewin, qui dans sa lettre Mes Valeurs de Croissance a recommandé la valeur en octobre. L’action cotait alors 23,50 € et elle évoluait sur des niveaux de 27,40 € en début d’après-midi, d’où une plus-value latente de près de 17% pour ses abonnés et une capitalisation boursière qui oscille désormais autour des 110 M€.
Les investisseurs ont de toute évidence pleine confiance en la société, en ses fondamentaux, en l’immarcescibilité de son marché et en le sérieux de son PDG Laurent Fiard, par ailleurs patron du MEDEF Lyon-Rhône. Co-fondateur de Visiativ, une saga qui a débuté en 1987, ce capitaine d’industrie, qui brille par sa faconde et se démarque par la clarté de ses réponses à la communauté financière, a réussi à affranchir son groupe de sa dépendance de Dassault Systèmes.
Surtout, Visiativ n’est plus aujourd’hui un simple intégrateur : c’est un acteur majeur de la transformation numérique largo sensu, présent d’un bout à l’autre de la chaîne de valeur de ses clients – il en compte 18 000 tous secteurs d’activité confondus, dont plus de 750 clients multi-marques – et qui, on l’avait vu, a réussi le tour de force de se conformer aux objectifs du plan stratégique « Next100 » avec un an d’avance.
Dévoilé hier, le nouveau plan, baptisé « Catalyst 2023 », applaudi en Bourse et que Laurent Fiard était pressé de dévoiler, nourrit des ambitions plus élevées encore et fait surtout la part belle à la rentabilité. Il consiste principalement en la mise en place d’« une organisation repensée, pour être plus agile, plus réactive et plus efficace », une organisation décentralisée autour d’une plateforme de compétences qui combine conseil, édition de logiciels, intégration de logiciels et infrastructures.
Objectif 30 M€ d’Ebitda à horizon 2023
Afin d’optimiser son déploiement, du sang neuf a aussi été injecté avec la désignation en fin d’année dernière de Bruno Demortière à la fonction de directeur général en charge des Opérations et celle de Grégory Jourdan au poste de directeur général adjoint en charge des Ressources Humaines. Philippe Garcia vient pour sa part d’être nommé directeur général adjoint en charge de la Finance.
Alors que le chiffre d’affaires devrait ressortir autour de 200 M€ au terme de l’exercice 2019 – les opérateurs seront fixés sur ce plan le 28 janvier prochain –, contre 163 M€ à fin 2018, Visiativ, qui n’a pas son pareil pour coller au plus près aux évolutions de son marché, vise a minima les 30 M€ d’Ebitda d’ici trois ans, ce qui représenterait une multiplication par plus de deux comparativement à 2018… et par plus de huit comparativement à 2015.
Pour ce faire, le groupe portera l’accent sur l’amélioration de la performance opérationnelle, sur une plus grande agilité des fonctions supports, centralisées au sein de la structure holding, et s’attachera à mener des opérations de croissance externe fortement relutives (c’est-à-dire à acquérir des sociétés dont la profitabilité est supérieure à celle de Visiativ). « En outre, l’intégration de toutes les croissances externes déjà réalisées au sein d’une proposition de valeur globale permettra de concrétiser et d’accroître les synergies, et de contribuer ainsi à l’amélioration de la performance financière globale », a-t-il ajouté dans son dernier communiqué.
Et Bruno Demortière de compléter : « le pôle Edition est à développer, mais la branche Conseil est déjà bien mature, avec des ratios d’ores et déjà au rendez-vous. Au global, nous visons une accélération du développement des synergies, ainsi qu’une homogénéisation des marques et de l’offre ».
En attendant, sur le plan de l’activité, la contribution des revenus à l’export devrait atteindre 25% du chiffre d’affaires global sur l’exercice écoulé, contre seulement 9% au démarrage du précédent plan stratégique en 2017 et alors que la taille du groupe a depuis été multipliée par deux. Visiativ est donc de moins en moins un groupe franco-français, avec une belle montée en puissance outre-Manche, mais aussi une présence au Benelux, en Suisse, au Brésil, au Canada et aux Etats-Unis (où il enregistre déjà une forte rentabilité).
Le capital séduction grossit et dépasse largement les frontières hexagonales. Probablement tout sauf un hasard.
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