Les années passent, mais les réflexes et mécanismes psychologiques dans le milieu bancaire américain demeurent identiques… et les résultats singulièrement comparables.
Wells Fargo… comme une réminiscence de l’état d’esprit des « subprimes ».
La foudre judiciaire s’est abattue sur Wells Fargo (une méga banque systémique originaire de San Francisco et dont Warren Buffet est l’un des actionnaires emblématiques) qui avait mis sur pied un programme de rémunération incitatif pour ses salariés basé sur des performances quantitatives en termes de placement de « services » proposés par la banque.
Et il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur quelques brebis galeuses. Comme pour les subprimes de 2004 à 2007, il s’agit d’une fraude massive impliquant plusieurs milliers d’employés (il serait question de 5000 licenciements chez Wells Fargo), avec des recettes assez identiques aux prêts « subprimes ». Faux dossiers, fausses souscriptions, clients fictifs ou effectuant des démarches à leur insu… mais toutes les « prestations » étaient facturées de façon bien réelle.
Plusieurs milliers de salariés soumis à « la pression du chiffre » auraient contourné les procédures internes pour ouvrir illégalement 2 millions de comptes (la Californie compte 40 millions d’habitants) et générer des créations de 565 000 cartes de crédit nominatives… mais sans que les titulaires ne soient avisés et ne reçoivent les codes d’utilisation (ce qui les aurait certainement alertés car les cartes doivent être délivrées de façon sécurisée, ce qui donne lieu à l’envoi de plusieurs courriers).
Résultat, déjà 185 M$ d’amende infligées à la banque par les autorités judiciaires. Mais ce devrait être un vrai régal pour des avocats que de réclamer des milliards au nom des clients floués pour les motifs – gravissimes – de créations de faux comptes et d’exécution de mouvements de capitaux frauduleux au détriment des titulaires des comptes.