Les indices partent pour réaliser l’un de leurs meilleurs mois de juin depuis de nombreuses années… Tel est le constat partagé avant-hier par Donald Trump qui, dans un de ces tweets dont il a le secret, s’en attribuait les honneurs en toute modestie.
Mardi soir, Jerome Powell est pourtant venu mettre son petit grain de sable. Dans un discours depuis New-York, le président de la Fed a réaffirmé son indépendance vis-à-vis du courtermisme de la finance et des politiques (Donald Trump a même depuis « pesté » à l’idée qu’il préférait avoir Mario Draghi à la tête de la Fed !).
Concrètement, appuyé par son confrère James Bullard, Jerome Powell a coupé court à l’éventualité d’une baisse des taux de 50 points en juillet – le marché devra « seulement » se contenter de 25). Tonalité moins dovish qu’espéré par certains économistes qui a conduit le S&P500 à refluer depuis ses records historiques.
La course aux records pourrait bien s’essoufler
Plus que les implications statistiques qu’un tel début de printemps soulève (pour ne citer que cette année – un excellent début d’été s’était par exemple produit en 1929… ), d’autres éléments me dérangent dans la consistance de ce rallye. En premier lieu duquel le fait que des secteurs/segments clés ne suivent pas. Je pense notamment au Russell2000 (l’indice des mid et small cap américaines) et surtout au Dow Transport. Le constat est simple : presqu’à chaque fois que je faisais cet état des lieux (l’un des derniers épisodes en date remontant à septembre 2018 – et l’on se souvient de l’automne particulièrement agité qui avait suivi), les semaines qui suivaient s’avéraient nettement moins bullish…
Regardez ainsi la situation de ces deux indices.
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A l’heure où je rédige ces lignes, le premier évolue de 6% sous ses plus hauts annuels tandis que le second est à près de 10% sous ses sommets d’avril. Or, si l’on se réfère aux théories classiques sur lesquelles je ne vais pas revenir, ce genre de sous-performance est rarement de bon augure car il traduit l’idée que le « cœur de la cote » ne suit pas, ce qui est tout sauf sain en termes d’homogénéité de tendance…
Ce n’est d’ailleurs pas sans rapport que FedEx, le spécialiste de la livraison express, était fébrile hier après des perspectives pour le moins prudentes pour la seconde partie de 2019.
De même, le danois Maersk (première compagnie mondiale de transport maritime) avait indiqué fin mai que les tensions commerciales et le ralentissement économique représentaient des « incertitudes significatives ».
Ce qu’il faut comprendre est que logique de ces entreprises de transport est qu’elles livrent ce que les géants du Dow (et des autres indices boursiers de référence) s’efforcent de produire. Or dans ce cas de figure, la cohérence d’ensemble ne colle pas.
Dit autrement, soit les deux sociétés évoquées ont des valorisations trop basses et leurs perspectives sont trop prudentes. Soit les indices boursiers sont tout simplement trop hauts…
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