Des images de bus incendiés par des travailleurs d’une société de transport en colère en Arabie saoudite.
Voilà une image qui ne serait qu’insolite si elle ne trahissait pas une crise sans précédent affectant le 1er groupe de BTP saoudien, le célèbre Binladen Group, chargé notamment des travaux pharaoniques d’agrandissement de l’enceinte la plus sacrée de la Mecque.
Et si l’Arabie saoudite tombait de haut… de 1001 mètres par exemple ?
Après la chute d’une grue géante ayant causé la mort de 109 pèlerins qui priaient dans une des nombreuses mosquées implantées autour de la Kaaba, le roi Salmane avait alors décidé d’écarter le Binladen Group de nouveaux appels d’offre.
Le N°1 du BTP saoudien n’a pas tardé à annoncer le licenciements massifs de 77000 ouvriers étrangers (sur un total estimé à 200000, soit environ le tiers) mais également – et c’est beaucoup plus surprenant lorsque l’on sait à quel point les locaux sont protégés – le licenciement de 12000 sur 17000 employés saoudiens (soit 70% de l’effectif) qui trustent les postes d’ingénieurs, d’agents administratifs et de contrôleurs.
Au-delà du symbole économique très inhabituel d’un groupe de BTP en difficulté dans un royaume qui a mis en chantier fin avril 2014 une tour de 1001 mètres pour un budget de 1,2 Mds$, baptisée la Kingdom Tower (implantée à Djeddah), les licenciements massifs et les rumeurs de non paiement des salaires constituent également un message politique adressé à la famille régnante : le Binladen Group a les moyens de ternir sérieusement l’image du royaume en alimentant le soupçon de difficultés économiques et de dissensions au plus haut niveau de l’appareil d’État.
Il ne manquerait plus que le chantier de la Mecque et de la Kingdom Tower prenne du retard.