Vous m’entendez souvent parler de croissance* externe et de croissance organique dans mes articles.
La première est celle liée à des acquisitions. Il est bien évident qu’une société qui en acquiert une autre génère du chiffre d’affaires supplémentaire. C’est de la croissance externe. En revanche, la croissance organique désigne la croissance du chiffre d’affaires d’une entreprise liée à une augmentation de ses ventes, qu’elle soit en volume ou en prix.
On a tendance à vouloir que les entreprises grossissent vite par croissance externe. Les gérants qui pratiquent des one to one veulent savoir comment les entreprises vont utiliser leur trésorerie si la situation financière de la boîte est saine. En fait, une société assise sur un matelas important de cash et qui ne l’utilise pas n’est pas bien vue aux yeux des investisseurs. Croître à tout prix, tel semble être le crédo désiré par certains gérants. Je tiens à vous dire que je trouve ces exigences totalement déconnectées de la réalité économique. En terme de croissance, 1+1 ne font pas 2, ni même 3. Généralement, cela fait plus souvent 1,5. Je m’explique…
Les stratégies de croissance externe, également appelées « stratégies de build-up », ne sont pas créatrices de valeur immédiatement. La digestion d’une acquisition est souvent longue et n’est pas sans risque pour l’actionnaire. Tout simplement parce que, outre des cultures d’entreprise différentes ou encore la barrière de la langue, peuvent se juxtaposer des problèmes de rentabilité. Par exemple, l’entreprise A avec 8% de rentabilité opérationnelle achète l’entreprise B avec 4% de rentabilité opérationnelle. Rien ne dit que rapidement la rentabilité de l’ensemble s’ajustera vite à 8%… Il y a mécaniquement une période de transition qui peut être très préjudiciable pour les actionnaires.
Ainsi, le fabricant d’ingrédients naturels NATUREX (FR0000054694), qui vient de fêter ses vingt ans, a lancé récemment un avertissement sur ses résultats annuels en raison notamment de coûts de restructuration plus important que prévus liés à la récente acquisition de la société française Burgundy fin octobre. Ce qui veut dire que les 12,5% de rentabilité opérationnelle sur l’année ne seront pas atteints. Depuis l’annonce de l’acquisition, l’action NATUREX a perdu 10%… alors que c’est une excellente valeur !
La société a fait passer entre 2006 et 2011 son chiffre d’affaires de 66 millions d’euros à 226 millions d’euros, tout en augmentant sa rentabilité. Sur cinq ans ! Or là, NATUREX publie une rentabilité moindre. Cela veut dire tout simplement qu’en cas d’acquisition, il faut étudier le montage financier mais aussi la capacité de la cible à générer du résultat.
Je déjeunais récemment avec l’état major de LDC, le leader de la volaille. Le responsable du pôle traiteur m’indiquait avoir préféré abandonner certaines activités parce que le chiffre d’affaires dégagé dégradait trop sa rentabilité.
MAESA, qui vient de quitter la Bourse, était un peu dans le même cas de figure. Ses acquisitions, notamment américaines, avaient dégradé sa rentabilité au point que les investisseurs ne regardaient même pas le bien fondé de ses stratégies d’acquisition. Ils n’avaient les yeux rivés que sur les marges. Les dirigeants du groupe en ont eu assez de cet état de fait et ont préféré sortir de la cote.
SOLUTIONS 30, cette société de services, diversifiée dans l’assistance technique numériques, connaît également quelques ratés. Je vous avais présenté la société il y a quelques mois suite à ma rencontre avec son P-DG. Elle va sans doute afficher une rentabilité de l’ordre de 6% cette année contre 8% l’an dernier. En cause, principalement, une moindre rentabilité pour ses acquisitions en Europe. L’action abandonne 23% depuis le 1er janvier sur ces anticipations « décevantes ».
Dans les semaines qui viennent, je tenterai de disséquer toutes les opérations présentées par les sociétés afin de tenter au mieux de vous orienter.
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* Décryptage : croissance |