Cher lecteur
Quel plaisir de vous retrouver aujourd’hui, après un retour sur BFM Business la semaine passée, dans les colonnes de La Bourse au quotidien !
Je crois qu’il était grand temps de reprendre la plume, car même si je dois reconnaître que Guillaume Duhamel et ses fidèles chroniqueurs ne ménagent pas leurs efforts pour vous éviter la débâcle sur les marchés, nous ne serons pas de trop.
Car, je vous le dis tout de go, l’été pourrait être chaud, très chaud même !
Je devine votre mine dubitative. Laissez-moi quelques lignes avant de revenir sur le titre de cet article, qui pourrait vous sembler quelque peu hors sujet de prime abord. J’ai beaucoup hésité sur le choix de mon sujet pour aujourd’hui.
La guerre commerciale ? Trump ? Le Brexit ? La politique monétaire ? Le pétrole ? Le football ? Non, pour mon retour je voulais un scoop, une exclusivité… et je l’ai trouvée !
Je vous repose la question : avez-vous déjà marché sur un Lego ? Vous savez, ce célébrissime jeu de construction inoffensif qui a occupé des générations. Seulement voilà : il y a toujours une pièce qui échappe au rangement « rigoureux » de votre enfant. Un de ces Lego qui, la nuit tombée ou au petit matin, entre en collision avec votre voûte plantaire, générant une douleur si vive qu’elle pourrait même tirer votre progéniture de son sommeil.
Vous commencez à voir où je veux en venir ? Les institutionnels refilent le papier… et je crois bien que les grosses mains de ce marché ont aujourd’hui les poches pleines de Lego et sont tranquillement en train de faire le ménage. Ils se pourraient donc que les braves investisseurs particuliers sentent rapidement la douleur remonter le long de leurs nerfs boursiers quand ils vont mettre le pied dessus…
▶ Des hausses sans volumes appellent la plus grande vigilance
Mais pour bien me faire comprendre, je vous demande d’appréhender le phénomène d’accumulation et de distribution.
Ces deux phases construisent les cycles de marché :
- Les institutionnels (grosses mains) accumulent des titres pendant l’accumulation ;
- les institutionnels distribuent les titres quand ils en ont assez accumulés… c’est la distribution.
Jusqu’ici, rien de grave.
Dans un marché haussier, les phases d’accumulation laissent place à une distribution, mais les replis sont faibles car de nouvelles « grosses mains » entrent en phase d’accumulation rapidement après les distributions de leurs confrères, chassant les bonnes affaires.
Du coup, les grosses mains se distribuent les titres entre elles, nous offrant par là même un marché haussier avec des volumes.
La donne n’est toutefois plus la même lorsque le marché monte tout en étant privé de volumes. Cela signifie alors que les « grosses mains » qui ont bien accumulé des titres à bons prix doivent s’en séparer.
Mais lorsque les prix deviennent délirants, avec une abondance de liquidités, des taux zéro ou un recours à la dette excessif, devinez à qui on va revendre ces titres trop chers au plus mauvais moment avant la grande chute ? A vous bien sûr !
▶ Les indices sont maintenus en apesanteur, le temps de faire le ménage…
Or, c’est exactement ce qui se passe en ce moment sur le marché. En gros, le processus est le suivant :
- Les baisses se font avec du volume et sont d’une ampleur de plus en plus importante ;
- votre banquier vous appelle, des analystes vont à la télévision pour expliquer qu’il faut acheter le support et que la Bourse est le placement le plus rentable sur les 50 dernières années (à quelques banqueroutes près) ;
- la hausse se produit dans de faibles volumes, mais avec suffisamment de conviction pour donner confiance à nos petits acheteurs privés ;
- il n’y a plus assez d’acheteurs… Vous connaissez la suite…
C’est ainsi que se construit une phase de retournement dans laquelle les détenteurs d’actions sont des investisseurs privés et les institutionnels attendent tranquillement la correction pour se racheter.
La Bourse est un éternel recommencement : tant qu’il y aura des Lego, il y aura des pieds innocents pour marcher dessus. Et tant qu’il y aura des actions trop chères, il y aura des investisseurs particuliers convaincus de les acheter.
Pour conclure, je vous inviterais à continuer d’avoir votre propre lecture, à vous forger votre propre opinion et vos propres certitudes, et in fine à ne faire confiance qu’à vous-même.
Les indices prendront peut-être encore 3 ou 5%, mais cela n’empêchera pas que, quelque part, un institutionnel sera tranquillement en train d’alléger ses positions au détriment d’un acheteur moins averti.
Maintenant, averti, vous l’êtes !
A bientôt !
Jérôme
Attention au piège baissier sur Saint-Gobain : les algos ont pris le contrôle
1 commentaire
Monsieur,
Comment faire la part entre les algo et les comportements des institutionnels?
Ce que je crois comprendre, c’est que les algo miment les institutionnels avec un peux de poivre en plus.
Mon sentiment vous parait t-il plausible?
Merci et meilleurs sentiments de jm eskenazy